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Angleterre: un couple exposé au même poison que Sergueï Skripal

Jeudi, le cabinet britannique s'interrogera sur l'hospitalisation d'un couple de Britanniques retrouvé dans un état critique à Amesbury, à une quinzaine de kilomètres de Salisbury, après avoir été exposé au même agent innervant que l'ex-espion Sergueï Skripal.

05 juil. 2018, 06:55
La police contre-terroriste britannique a confirmé qu'il s'agissait de la même substance que celle utilisée contre l'ex-espion russe et sa fille.

Le cabinet britannique se réunit en urgence jeudi. Il abordera l'affaire du couple retrouvé dans un état critique après avoir été exposé au même agent innervant qui avait empoisonné quatre mois plus tôt un ex-espion russe et sa fille.

La réunion sera présidée par le ministre de l'Intérieur Sajid Javid. Un porte-parole de la Première ministre Theresa May a indiqué que l'événement était traité avec "le plus grand sérieux".

Les deux Britanniques ont été retrouvés samedi dans un état critique à Amesbury, un village du sud-ouest de l'Angleterre situé à une quinzaine de kilomètres de Salisbury, la ville où l'ex-espion russe et sa fille, Sergueï et Ioulia Skripal, avaient été empoisonnés en mars.

La police anti-terroriste a repris les rênes de l'enquête après l'identification par le laboratoire militaire de Porton Down de la nature de la substance, un agent neurotoxique de conception soviétique.

"Ce soir nous avons reçu des résultats d'analyse (...) qui montrent que les deux personnes ont été exposées à l'agent innervant Novitchok", a déclaré à la presse Neil Basu, chef du contre-terrorisme britannique, lors d'un point-presse. "C'est le même agent innervant. Ce sera aux scientifiques de déterminer s'il vient du même lot", a-t-il ajouté.

 

 

Crise diplomatique

C'est le même laboratoire qui avait déjà identifié le Novitchok comme la substance utilisée pour empoisonner l'ex-espion russe et sa fille. Ils avaient finalement été tirés d'affaire après un lourd traitement médical.

Cette double tentative d'assassinat contre les Skripal a été attribuée par le Royaume-Uni, soutenu par ses alliés occidentaux, à la Russie, qui nie. L'épisode a entraîné une crise diplomatique, ainsi que la plus importante vague d'expulsions croisées de diplomates russes et occidentaux de l'Histoire.

 

 

Risque "faible"

Concernant les victimes d'Amesbury, "la priorité des enquêteurs est désormais de déterminer comment ces deux personnes sont entrées en contact avec l'agent innervant", a souligné M. Basu. Selon lui, il n'y a "aucune preuve" suggérant que l'homme et la femme "étaient visés d'une quelconque manière".

La police s'est voulue rassurante en affirmant que le risque pour le public restait "faible". L'agence de santé publique Public Health England (PHE) a néanmoins conseillé "par précaution" aux personnes s'étant rendus aux mêmes endroits que les victimes entre vendredi à 21h00 GMT et samedi à 17h30 GMT de laver leurs vêtements.

Des cordons de sécurité ont été mis en place à cinq endroits où se seraient rendus les deux quadragénaires et la présence policière y a été renforcée, notamment l'habitation d'Amesbury, l'église baptiste de la ville et le parc Queen Elizabeth Gardens à Salisbury.

La police a aussi mis en place une assistance téléphonique. "Nous ne pouvons pas sous-estimer l'impact qu'aura cette nouvelle choquante d'un deuxième incident majeur dans cette partie de notre pays dans un si bref laps de temps", a dit le chef de la police de Wiltshire, Kier Pritchard, dans un communiqué. 

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