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Angleterre: la Britannique contaminée à l'agent Novitchok est décédée

La Britannique exposée à l'agent Novitchok est décédée dimanche soir à Salisbury. Une enquête pour meurtre est ouverte.

09 juil. 2018, 08:27
La Britannique exposée à l'agent Novitchok est décédée à Salisbury

La Britannique contaminée à l'agent innervant Novitchok est décédée dimanche soir à l'hôpital de Salisbury (sud-ouest de l'Angleterre) où elle avait été admise il y a huit jours, a annoncé la police. Une enquête pour meurtre a été ouverte.

"La police a ouvert une enquête pour meurtre après que la femme exposée à l'agent Novitchok à Amesbury, dans le Wiltshire, est décédée dimanche 8 juillet au soir", a annoncé Scotland Yard. La victime, âgée de 44 ans, était originaire de Durrington.

 

 

La Première ministre Theresa May a immédiatement réagi, se disant "horrifiée et choquée" dans un communiqué. "Mes pensées et mes condoléances vont à sa famille et à ses proches". "La police et les agents de sécurité travaillent pour établir les faits de manière urgente", a-t-elle ajouté. "Le gouvernement apporte tout son soutien à la population locale, confrontée à cette tragédie".

Neil Basu, le chef de la police antiterroriste, en charge de l'enquête, a déclaré que "cette terrible nouvelle ne servira qu'à renforcer notre détermination à résoudre cette enquête, identifier et traduire en justice les responsables". La victime "laisse derrière elle sa famille, ses trois enfants, nos pensées et nos prières sont pour eux dans cette période extrêmement difficile", a-t-il ajouté.

 

 

L'homme de 45 ans qui avait aussi été hospitalisé le 30 juin est toujours dans un état critique, a précisé Scotland Yard.

Le même lot?

"Cela aurait très bien pu m'arriver à n'importe qui, à moi et à ma compagne", a réagi dimanche soir auprès de l'AFP Ben Jordan, âgé de 27 ans, hébergé au foyer pour sans-abri John Baker House de Salisbury où vivait la victime. Le foyer a depuis été évacué par la police. "Nous sommes très, très tristes", a-t-il ajouté.

Les deux quadragénaires avaient été hospitalisés après avoir manipulé un "objet contaminé", avait indiqué la police en fin de semaine. Une des hypothèses est que "l'un des deux a ramassé le contenant utilisé pour stocker l'agent neurotoxique utilisé contre les Skripal", selon une source gouvernementale.

Leur contamination est survenue quatre mois après la tentative d'empoisonnement au Novitchok qui a visé l'ex-espion russe Sergueï Skripal et sa fille Ioulia à Salisbury, une ville située à une dizaine de kilomètres seulement d'Amesbury, où les ambulances avaient pris en charge le couple de Britanniques. La police n'a pas pu établir si le Novitchok provenait du même lot dans les deux cas.

Ioulia et Sergueï Skripal avaient pu sortir de l'hôpital après plusieurs semaines de soins, tout comme Nick Bailey, le premier policier qui leur avait porté secours. Ce dernier avait été hospitalisé dans un état grave.

Habitants inquiets

"Je sais que cette nouvelle va affecter beaucoup de monde, au-delà de ceux qui connaissaient la victime", a dit Kier Pritchard, chef de la police du comté de Wiltshire. Elle devrait aussi faire augmenter l'"inquiétude" de la population, a-t-il ajouté.

Les habitants de Salisbury et d'Amesbury avaient déjà fait part de leurs craintes et de leur incompréhension après l'annonce de l'hospitalisation du couple et l'apparition de plusieurs cordons policiers dans les deux villes.

"On ne peut pas être certains que cela ne se produise plus jamais, c'est déjà la deuxième fois, pourquoi pas une troisième?", s'interrogeait vendredi Madeleine Webb, 82 ans.

Crise diplomatique

La tentative d'empoisonnement des Skripal avait été attribuée par Londres à Moscou, qui avait nié toute implication. L'affaire avait déclenché une grave crise diplomatique entre le Kremlin et les Occidentaux et une vague d'expulsions croisées de diplomates.

En visite à Salisbury dimanche, le ministre de l'Intérieur Sajid Javid a annoncé que le gouvernement britannique n'avait "pas pour projet actuel" d'imposer de nouvelles sanctions à la Russie.

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