Dans une dizaine de jours, au soir des élections fédérales, Angela Merkel tirera sa révérence après seize ans de pouvoir. Dans les faits, elle restera aux affaires jusqu’à la formation d’une nouvelle coalition. Sa récente tournée d’adieux, dans les grandes capitales internationales, a rappelé l’étendue de son aura. Désignée «femme la plus puissante du monde» à quatorze reprises, son bilan n’en est pas moins contrasté. L’éclairage de Paul Maurice, politologue spécialiste de l’Allemagne et chercheur à l’IFRI (Institut français des relations internationales, Paris).
En seize ans, on ne connaît aucun grand discours d’Angela Merkel sur sa vision de l’Union européenne. Pourquoi cette réticence à se projeter dans l’avenir?
Paul Maurice: C’est révélateur de sa façon de fonctionner. D’une manière générale, elle n’a jamais fait de grand discours sur quoi que ce soit. Femme de compromis, elle est très pragmatique dans son approche de la politique intérieure, européenne ou étrangère....