Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Anders Breivik entame son procès en appel sur ses conditions de détention par un salut nazi

Anders Breivik s'est à nouveau distingué au premier jour de son procès en appel sur ses conditions de détention. L'extrémiste de droite norvégien qui a tué 77 personnes en 2011 a effectué un salut nazi à son arrivée dans la salle d'audience.

10 janv. 2017, 17:52
L'état mental du Norvégien sera au centre du nouveau procès.

L'extrémiste de droite norvégien Anders Behring Breivik a ouvert mardi le procès en appel sur ses conditions de détention en faisant à nouveau un salut nazi provocateur. Le verdict est attendu en février.

Son geste lui a immédiatement valu les remontrances du tribunal. "C'est un comportement insultant à l'égard de la dignité de la Cour et perturbant pour ce que l'on doit examiner ici", a déclaré le juge Øystein Hermansen chargé de conduire les débats pendant les six jours de procédure.

En costume sombre, le crâne rasé et la barbe touffue, M. Breivik s'est engagé d'une voix quasi inaudible à ne pas reproduire son geste. Sur Twitter, l'ancien chef de la Jeunesse travailliste, Eskil Pedersen, qui avait échappé au massacre d'Utøya, a appelé les médias norvégiens à ne pas montrer ce salut nazi "pour la énième fois".

 

Accès à trois cellules

Le tribunal d'Oslo avait provoqué la stupeur en avril dernier en concluant que les conditions de détention de l'extrémiste de 37 ans violaient la Convention européenne des droits de l'Homme. La Norvège, qui se pique d'avoir scrupuleusement respecté l'Etat de droit face à la pire attaque commise sur son sol depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, avait aussitôt fait appel de cette condamnation, qu'elle avait perçue comme un camouflet.

 

Le 22 juillet 2011, M. Breivik avait traqué pendant plus d'une heure les participants d'un camp d'été de la Jeunesse travailliste piégés sur l'île d'Utøya, abattant 69 d'entre eux, pour la plupart des adolescents. Un peu plus tôt, il avait tué huit autres personnes en faisant exploser une bombe près du siège du gouvernement à Oslo.

Condamné à une peine de 21 ans de prison susceptible d'être prolongée indéfiniment, M. Breivik dispose actuellement de trois cellules où il peut regarder la TV, jouer à des jeux vidéo, s'entraîner avec des appareils de musculation, user d'un ordinateur (sans accès à Internet) et lire des livres et des journaux.

Conditions de détention critiquées

La juge de première instance avait pourtant conclu que son régime carcéral contrevenait à l'article 3 de la Convention qui interdit les "peines ou traitements inhumains ou dégradants". "Une valeur fondamentale dans une société démocratique", qui "vaut aussi pour le traitement de terroristes et d'assassins", avait-elle souligné.

En cause: l'isolement de M. Breivik, détenu dans un quartier de très haute sécurité à l'écart des autres prisonniers, et l'absence de mesures suffisantes pour compenser ce régime sévère.

Etat mental au centre du procès

L'état mental du détenu devrait être au centre du nouveau procès qui, comme le premier, se tiendra dans le gymnase de la prison de Skien (sud) où il est incarcéré.

Son avocat, Øystein Storrvik, estime que "l'Etat n'a pas mis en place de mesures concrètes pour remédier à la vulnérabilité mentale de Breivik et aux dommages dus à l'isolement prolongé", malgré quelques allègements tels que le remplacement de la paroi de verre par un grillage lors de ses propres visites à son client.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias