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Allemagne: le procès de l'un des derniers gardiens de camps nazis abandonné pour raisons de santé

Johann Rehbogen, 95 ans, est l'un des derniers gardiens de camps nazis encore en vie. Jugé depuis novembre dernier pour avoir travaillé durant plus de 2 ans au Stutthof, en Pologne, la justice allemande a décidé d'abandonner son procès.

03 avr. 2019, 13:40
Johann Rehbogen, 95 ans, affirme avoir été enrôlé sous la contrainte.

Le procès d'un ancien garde de camp nazi en Allemagne pour complicité présumée de centaines de meurtres a été définitivement abandonné mercredi en raison de la dégradation de l'état de santé de l'accusé, âgé de 95 ans. Il s'agissait probablement d'un des derniers procès sur cette période, compte tenu de l'âge avancé des dernières personnes encore dans le viseur de la justice.

Ouvert en novembre, le procès de Johann Rehbogen était suspendu depuis décembre en raison de problèmes cardiaques et rénaux de l'accusé qui avait d'ailleurs dû être hospitalisé.

Recours possible

Le tribunal a ainsi suivi les recommandations d'un expert médical qui expliquait que l'accusé n'était plus en mesure de suivre son procès "de manière appropriée", sa maladie n'étant pas traitable et son état de santé ne pouvant s'améliorer.

 

 

Les parties civiles ont cependant la possibilité d'effectuer un recours contre cette décision.

Camp de Stutthof

Johann Rehbogen est accusé d'avoir travaillé entre juin 1942 et septembre 1944 dans le camp nazi de Stutthof, près de Gdansk en Pologne, où quelque 65'000 personnes ont été tuées, essentiellement des femmes juives des pays baltes et de Pologne. Ce camp a été intégré au système d'extermination des Juifs en juin 1944.

L'accusé, qui avait "connaissance de toutes les méthodes pour tuer", a "délibérément approuvé les meurtres de centaines de personnes" même sans y avoir participé directement, selon l'accusation. Il encourait jusqu'à 15 ans de prison, une peine symbolique vu son âge.

Sous la contrainte

Lors de l'ouverture de son procès, il avait clamé son innocence en affirmant avoir ignoré l'existence des chambres à gaz, une déception pour les victimes. Il avait assuré avoir "honte" d'avoir été SS tout en expliquant avoir été "enrôlé sous la contrainte".

"Il y aurait eu des représailles pour ma famille si je n'y étais pas allé", avait dit l'ex-garde, âgé de moins de 21 ans au moment des faits et donc jugé comme "mineur".

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