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Allemagne: le procès d'Hubert Zafke, infirmier à Auschwitz, 95 ans, à nouveau reporté

Cela fait près d'un an que les querelles d'experts reportent ce qui pourrait être l'un des derniers procès intentés à des nazis ayant travaillé dans les camps. Lundi, l'audience d'Hubert Zafke, 95 ans, ancien infirmier d'Auschwitz, a été ajournée en raison de l'état de santé de l'accusé.

14 mars 2016, 12:48
Hubert Ernst Zafke pourrait assister à son audience selon le procureur.

Le procès en Allemagne d'un ancien infirmier du camp d'Auschwitz âgé de 95 ans a de nouveau été ajourné lundi, après une première fois fin février, en raison de l'état de santé de l'accusé, selon un journaliste de l'AFP sur place. Le procès est suspendu jusqu'à nouvel ordre.

Une médecin a examiné Hubert Zafke peu avant l'audience et l'a de nouveau déclaré incapable de comparaître, a expliqué le président du tribunal, Klaus Kabisch, en début d'audience.

Le tribunal a décidé de suspendre le procès jusqu'à nouvel ordre afin de soumettre l'accusé à un examen médical approfondi à l'hôpital. Ce n'est qu'en fonction des résultats de cet examen que ce procès pourra reprendre, a précisé le président du tribunal.

Le 29 février, lors d'une première audience, M. Zafke, accusé de "complicité" dans l'extermination d'au moins 3681 Juifs gazés dès leur arrivée à Auschwitz entre le 15 août et le 14 septembre 1944, ne s'était pas présenté non plus. Un médecin l'ayant examiné avait fait état de problèmes "d'hypertension", de "pensées suicidaires" et d'une "réaction de stress", un ensemble de facteurs qui le rendaient incapable d'être jugé.

Le tribunal "ne s'est pas couvert de gloire" dans le cadre de l'examen de l'état de santé de M. Zafke, a commenté lundi un représentant du parquet, Thomas Bardenhagen. Il a souligné que les juges auraient pu ordonner un examen médical approfondi dès le premier ajournement.

 

Mise en scène?

Quant à la réalité du mauvais état de santé de l'accusé, le procureur ne veut pas y croire et évoque une "mise en scène de la défense".

Le dossier Zafke fait partie d'une douzaine de procédures tardives engagées par la justice allemande contre d'anciens SS, censées illustrer la volonté de juger "jusqu'au dernier" les criminels nazis après des décennies d'un bilan judiciaire critiqué pour ses réticences, pendant longtemps, à engager des poursuites très larges.

Mais ces procédures se heurtent à l'âge avancé des accusés, comme l'illustre le cas de M. Zafke, objet d'une querelle d'experts depuis près d'un an.

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