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Afrique du Sud: Grace Mugabe ne se présente pas à un sommet à Pretoria

Après une plainte pour coups et blessures, l'épouse du président zimbabwéen ne s'est pas présentée à un sommet régional qui avait lieu à Pretoria et auquel de nombreuses autres premières dames ont participé.

19 août 2017, 17:15
La femme du président du Zimbabwe est accusée d'avoir agressé un mannequin.

Le président zimbabwéen Robert Mugabe a participé samedi à Pretoria à l'ouverture d'un sommet régional qui devait se poursuivre dimanche. Mais son épouse Grace, attendue après avoir requis l'immunité diplomatique à l'Afrique du Sud pour échapper à des poursuites, n'était pas visible.

Plusieurs premières dames ont assisté samedi à l'ouverture du sommet des chefs d'Etat de la Communauté de développement économique d'Afrique australe (SADC). Des fauteuils leur étaient réservés au pied de l'estrade où se sont exprimés plusieurs chefs d'Etat. Grace Mugabe ne s'est cependant pas présentée.

Son mari, âgé de 93 ans, a siégé parmi les huit dirigeants des 15 pays de la SADC qui avaient fait le déplacement au sommet, a constaté une journaliste de l'AFP. La police sud-africaine avait indiqué que Grace Mugabe était attendue au sommet, qui se tient samedi et dimanche au centre de conférences du ministère des Affaires étrangères à Pretoria.

Mais ni le ministère ni la police n'était en mesure d'indiquer où se trouvait Grace Mugabe samedi. "L'enquête policière est terminée. Nous attendons désormais de savoir si sa demande d'immunité diplomatique lui a été accordée ou non", a simplement déclaré un porte-parole de la police, Vishnu Naidoo.

La très influente épouse du président zimbabwéen a requis ce privilège après avoir été visée par une plainte pour coups et blessures. Une top model de 20 ans, Gabriella Engels, l'accuse de l'avoir violentée dans des circonstances encore floues, le 13 août, dans un hôtel de Johannesbourg.

Casse-tête diplomatique

Cette affaire représente un casse-tête pour le gouvernement sud-africain, qui entretient des liens politiques et économiques étroits avec son voisin zimbabwéen. Les avocats de Gabriella Engels ont d'ores et déjà prévenu qu'ils envisageraient de saisir la justice, dans le cadre d'une procédure d'urgence, si jamais l'immunité diplomatique était accordée à la première dame.

La police sud-africaine est "en alerte rouge" pour éviter qu'elle ne quitte le pays, a assuré le ministre sud-africain de la Police, Fikile Mbalula.

Parallèlement à cette affaire, deux avions - l'un appartenant à Air Zimbabwe, la compagnie qu'utilise régulièrement le président Mugabe, et l'autre de South African Airways (SAA) - se sont vu interdire de voler au départ de Johannesbourg et Harare. Il n'était pas possible dans l'immédiat de faire un lien éventuel entre ces problèmes de vols et les déboires de Grace Mugabe.

Harare n'a fait jusqu'à présent aucun commentaire sur le mini scandale visant la première dame, mais Robert Mugabe est arrivé dès mercredi en Afrique du Sud, soit trois jours avant le début du sommet. Mardi, son épouse devait se présenter au commissariat à Johannesbourg, avant finalement d'y renoncer.

"Gucci Grace"

Cette affaire entache un peu plus l'image déjà très controversée de Grace Mugabe, présidente de la Ligue des femmes du parti au pouvoir, la Zanu-PF, et pressentie pour éventuellement succéder à son mari, Mariée au président zimbabwéen depuis 1996, elle est régulièrement épinglée pour son goût du luxe - qui lui vaut le surnom de "Gucci Grace" - mais aussi pour ses coups de colère.

En 2009, un photographe britannique l'avait accusée de l'avoir frappé à plusieurs reprises au visage à Hong Kong. Elle avait pu rentrer au Zimbabwe sans être inquiétée par la justice.

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