Les présidents turc Recep Tayyip Erdogan et américain Donald Trump ont convenu dimanche de la "nécessité d'éclaircir" l'affaire Khashoggi. Les autorités saoudiennes ont admis samedi que le journaliste saoudien a bien été tué dans le consulat saoudien à Istanbul.
Au lendemain des aveux de l'Arabie saoudite, qui ont suscité une vague de scepticisme, le président turc Recep Tayyip Erdogan est monté au créneau. "Nous cherchons la justice ici, et toute la vérité sera révélée (...) la vérité nue", a-t-il lancé lors d'un rassemblement à Istanbul.
M. Erdogan a précisé qu'il ferait une déclaration sur cette affaire mardi au parlement. Il s'est ensuite entretenu en soirée par téléphone avec le président américain. "Les deux dirigeants ont convenu de la nécessité d'éclaircir tous les aspects de l'affaire Jamal Khashoggi", a indiqué une source à la présidence turque.
Les explications de Ryad sur la mort du journaliste critique du prince héritier Mohammed ben Salmane et exilé aux Etats-Unis sont loin d'avoir convaincu les grandes capitales occidentales.
"Mensonges et tromperies"
Dans un communiqué commun, Londres, Paris et Berlin ont estimé dimanche qu'il y avait "un besoin urgent de clarification" sur les circonstances de la mort "inacceptable" du journaliste de 59 ans.
Après avoir qualifié de "crédible" la version des Saoudiens, le président américain Donald Trump a jugé que "leurs histoires partent dans tous les sens". "Il y a eu manifestement tromperie et mensonges", a-t-il déclaré dans un entretien au Washington Post, journal auquel collaborait Jamal Khashoggi.
Selon le procureur général saoudien, qui a confirmé sa mort, "les discussions entre lui et les personnes qui l'ont reçu au consulat ont débouché sur une bagarre et sur une rixe à coups de poing, ce qui a conduit à sa mort".
Des responsables turcs ont, eux, donné une autre version. Ils affirment que Jamal Khashoggi a été torturé et assassiné par une équipe de quinze agents saoudiens venus spécialement de Ryad. Des journaux turcs précisent que son corps a été démembré.