L'inventeur danois Peter Madsen a infligé de multiples sévices à la journaliste suédoise Kim Wall, affirme le parquet danois dans l'acte d'accusation remis mercredi à l'AFP. Il l'a ensuite tuée à bord de son sous-marin en août 2017.
M. Madsen a été inculpé le 16 janvier de meurtre avec préméditation, atteinte à l'intégrité d'un cadavre et agression sexuelle. Il a attaché la journaliste Kim Wall au niveau de la tête, des bras et des jambes, puis lui a porté des coups, l'a "poignardée et coupée".
L'autopsie a révélé 14 plaies internes et externes au niveau du sexe de la victime, dues à un objet coupant et infligées quand elle était encore en vie. Si l'autopsie n'a pas permis de déterminer les causes de la mort, le parquet pense que M. Madsen l'a égorgée ou étouffée.
Les enquêteurs sont convaincus que l'inventeur danois avait préparé son acte en apportant à bord du sous-marin scie, couteau, tournevis affutés, sangles et colliers de serrage notamment.
Kim Wall, journaliste de 30 ans qui avait collaboré avec The Guardian et le New York Times, avait embarqué le 10 août près de Copenhague à bord du Nautilus avec Peter Madsen, concepteur et propriétaire du submersible. Elle voulait faire le portrait de cet ingénieur autodidacte obsédé par la conquête des mers et de l'espace dont l'enquête a révélé la part d'ombre: son inclination pour les vidéos mettant en scène des décapitations de femmes et ses accès de violence.
L'accusation soutient que l'inventeur scandinave a tué la journaliste pour satisfaire un fantasme sexuel, ce qu'il nie. Aucun mobile n'apparaît cependant clairement dans l'acte d'accusation.
Le procès de Peter Madsen doit s'ouvrir le 8 mars prochain à Copenhague. L'inventeur encourt la prison à vie.