Au cœur de Pyongyang, les camions rutilants des télévisions sud-coréennes KBS et SBS ronronnent au pied du Koryo Hotel. Le long des avenues staliniennes de la capitale du «Maréchal», Kim Jong-un, les caméras «capitalistes» filment les passants habillés de costumes sombres, pin’s rouge de rigueur à la gloire de la seule dynastie communiste de la planète, épinglé sur la poitrine. Des taxis colorés slaloment entre les boutiques en préfabriqué, posées sur les trottoirs, témoins de la révolution marchande qui bouscule le pays le plus fermé du monde.
Ces images, interdites il y a seulement quelques mois, sont retransmises sur écran géant à Séoul, à 195 kilomètres au sud des barbelés de la DMZ, dans un centre de presse niché dans un bâtiment futuriste, signée par l’architecte Zaha Hadid. Les deux Corées rivales, séparées par un fossé high-tech béant, se regardent de nouveau et rêvent de mettre un terme à...