Rencontre du troisième type sur Phitsanulok Road, au cœur de Bangkok. Mercredi, la rutilante Rolls-Royce beige emportant la reine Suthida croise des manifestants prodémocratie aux abords du palais royal. Enfoncée sur la banquette arrière, l’épouse filiforme du monarque Maha Vajiralongkorn décroche un sourire crispé à travers la vitre. Dehors, la foule massée derrière un cordon de sécurité, brandit le bras en signe de défiance, trois doigts serrés, selon le signe de ralliement emprunté par la jeunesse thaïlandaise a la série de films à succès tirés du roman «Hunger Games».
«Dehors!» lancent les plus remontés. «Mes impôts!» crient d’autres à l’encontre de la famille royale, la plus riche de la planète, et dont le nouveau représentant a renforcé encore son contrôle sur les caisses du royaume depuis sa montée sur le trône en 2016. Sous les flashs des photographes, un fossé générationnel, social et politique surgit, béant. Jamais jusqu’ici une...