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Si les pigeons perdent des doigts ou des pattes, c’est peut-être à cause de vos cheveux

Un pigeon qui n’a qu’une patte ou quelques doigts en moins? Selon des chercheurs de l’université Lyon-1, c’est la faute de la pollution et, dans certains cas, des cheveux que les coiffeurs jettent à la poubelle.

13 nov. 2019, 21:26
Les fils ou cheveux qui s'enroulent autour des pattes des pigeons sont des pièges pour eux.

Quand vous croisez un pigeon des villes avec des doigts en moins, vous imaginez peut-être avec dégoût qu’il est malade. Il est en fait victime de nos cheveux et autres déchets qui traînent dans les rues, selon une étude.

Dans de nombreuses grandes villes, les pigeons sont légion et beaucoup d’entre eux sont estropiés, amputés d’un ou plusieurs doigts, ou avec juste un moignon à la place d’une patte. Une idée reçue veut que ces difformités soient liées à des maladies qui rongent leurs doigts, contribuant ainsi à leur mauvaise réputation.

La faute à la pollution

Mais ce n’est qu’une légende urbaine, assure une étude publiée cette semaine dans la revue Biological Conservation. Une équipe de chercheurs français du Muséum national d’Histoire naturelle et de l’université Lyon-1 a passé au crible des centaines de ces volatiles sur 46 sites à Paris.

Résultat, selon eux, les hommes sont responsables, au moins en partie, de ces mutilations: plus le quartier est pollué (pollution de l’air, bruit…) et plus il est densément peuplé, plus les pigeons sont estropiés.

Garrots

Encore plus frappant, ces oiseaux sont plus fréquemment mutilés dans les quartiers où les coiffeurs, qui jettent les cheveux coupés dans les mêmes poubelles où viennent se nourrir les volatiles, sont nombreux.

Des cheveux finissent par faire un garrot sur le doigt qui se nécrose et tombe.
Les chercheurs, dans l’étude publiée dans la revue Biological Conservation

La raison est mécanique. «Lorsque les pigeons marchent au sol, des cheveux ou des fils s’enroulent autour de leurs extrémités et finissent par faire un garrot sur le doigt qui se nécrose et tombe», explique le Muséum. Une meilleure gestion de nos déchets pourrait «limiter les souffrances imposées à la faune des villes».

Les chercheurs notent ainsi que les pigeons souvent considérés comme une nuisance sont une sorte de marqueur de l’état de la pollution de l’environnement urbain. «La surveillance de la pollution urbaine dans les grandes villes peut s’appuyer sur les plumes des pigeons par exemple pour les traces de métaux, mais peut aussi compter sur leurs doigts»…

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