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Pegasus: deux Lausannois décortiquent les réseaux sociaux

Deux Lausannois ont créé un projet qui permet d'analyser les réseaux sociaux et de lever le voile sur leur fonctionnement.

19 août 2012, 09:09
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Qui est en relation avec qui dans un réseau social, virtuel ou réél? Comment se structure-t-il? Qui sont les membres les plus influents? Un projet développé par deux jeunes chercheurs lausannois lève le voile sur le fonctionnement des réseaux en les représentant sous forme graphique.

C'est l'histoire d'un mathématicien qui cherche des données à transformer en graphiques et d'un historien qui cherche un moyen de visualiser les interactions entre les universitaires européens dans la période de l'Entre-deux-guerres. La rencontre de ces deux passionnés de réseaux au sens large débouche début 2012 sur la création du Pegasus Data Project.

Pegasus a d'abord été conçu par Yannick Rochat et Martin Grandjean comme plateforme visant à publier des travaux de vulgarisation sur les réseaux sociaux. "Nous nous inscrivons dans la lignée des humanités numériques et du datajournalisme", expliquent les deux chercheurs à l'Université de Lausanne.

Car internet et les communautés virtuelles donnent désormais matière à des études pointues. Chercheurs et journalistes apprécient l'abondance et la disponibilité des données, même si cela implique de solides compétences informatiques pour les exploiter.

La philosophie en graphique

Pegasus Data a ainsi diffusé en français la modélisation de l'histoire de la philosophie du Britannique Simon Raper. Chaque philosophe est relié à ses "héritiers", selon le nombre d'occurrences de l'expression "influencé par" dans les notices en anglais de Wikipédia, l'encyclopédie participative en ligne.

"Ce genre de modélisation permet de faire apparaître des liens ou des groupes qu'on n'aurait pas forcément remarqués dans la masse des données", relève Martin Grandjean. Le binôme, qui travaille au Pegasus Data Project sur son temps libre, se concentre pour le moment sur le réseau Twitter.

La finale de l'Euro sur Twitter

"La création de l'émission 'En ligne directe' sur La Première, avec ses débats quotidiens, nous a fourni une bonne matière pour nous exercer à la description graphique des interactions dans une petite communauté", explique Yannick Rochat. Soucieux de vulgarisation et de transparence, les deux compères publient également sur leur site le mode d'emploi pour produire de tels graphiques.

Avec l'aide d'un informaticien, ils ont aussi récupéré plus de 720'000 "tweets" émis durant la finale de l'Euro 2012 et modélisé les réactions. Il en ressort par exemple que les quatre buts de l'Espagne sont les moments les plus commentés, avec les changements de joueurs. En revanche, les cartons jaunes laissent les spectateurs froids.

La "twittosphère romande"

Petit à petit, Pegasus a commencé à recenser toutes les personnes de Suisse romande présentes sur Twitter. Une première analyse publiée début juillet recensait 560 utilisateurs romands. "Nous en avons trouvé plus de 3000 à ce jour", précise Martin Grandjean.

Le duo a ainsi pu dresser quelques constats sur la "twittosphère" romande. Les premiers Romands sur Twitter se sont inscrits fin 2006, la phase de popularisation débutant en 2009 et culminant en 2011, année d'élections fédérales.

Sur Twitter comme sur les autres réseaux, beaucoup de comptes sont peu actifs, voire pas du tout. Moins de 8% des membres romands produisent plus de 50% des messages. Pour compléter cette approche quantitative, les Romands sont invités à partager leurs habitudes d'utilisation du réseau.

Les deux chercheurs de Pegasus espèrent produire bientôt un graphique du réseau romand, en reliant chaque utilisateur aux personnes qu'il suit et qui le suivent. Ils planchent également sur l'exploitation de la géolocalisation des "tweets".

www.pegasusdata.com

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