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Les bébés qui pleurent de façon excessive sont plus sensibles à certaines odeurs

Selon une étude des HUG et de l’Université de Genève, près de la moitié des coliques des bébés seraient causées par l’hypersensibilité sensorielle, qui les rendrait plus réactifs à la douleur et moins capables de se calmer.

15 juil. 2020, 12:58
Ces pleurs prolongés sont très stressants et difficiles à vivre pour les parents. (Illustration)

Les bébés présentant des pleurs excessifs sont, dès leur naissance, plus sensibles à certaines odeurs. Cette sensibilité aux stimuli sensoriels expliquerait jusqu’à 48% de leurs pleurs, selon une étude genevoise publiée dans la revue Pediatrics Research.

Les pleurs font partie de la vie d’un nourrisson et représentent une forme de communication avec leur entourage. Toutefois à l’âge de six semaines, certains bébés pleurent très peu et sont facilement apaisés, tandis que d’autres, environ 20%, pleurent plus de trois heures par jour sans pouvoir être consolés.

Pénibles pour les parents

Les pleurs prolongés des nourrissons, par ailleurs en bonne santé, sont très pénibles pour les parents et peuvent entraîner un sevrage précoce, une anxiété, une dépression maternelle et, dans des cas extrêmes, un syndrome du bébé secoué.

Des facteurs psychosociaux, gastro-intestinaux et neurologiques semblent contribuer à ces pleurs. D’autres études suggèrent que des bébés qui réagissent fortement à des stimuli sensoriels, peu après la naissance, par exemple lors du déshabillage, de manipulations ou de prises de sang, présenteront plus tard des épisodes de pleurs plus longs.

C’est en partant de cette hypothèse d’hypersensibilité sensorielle que des chercheurs des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) et l’Université de Genève (UNIGE) ont voulu savoir si les nourrissons souffrant de coliques avaient une réactivité différente aux odeurs à la naissance.

Stimuli olfactifs

Pour cela, ils ont suivi 36 nourrissons, nés à terme entre 37 et 42 semaines de gestation et en bonne santé; 21 bébés ont terminé l’étude. Une imagerie par résonance magnétique (IRM) a été réalisée entre le 1er et le 6ème jour après la naissance.

Durant l’examen, trois stimuli olfactifs ont été diffusés: une odeur de chou pourri, de banane et d’eucalyptus. Leur temps de pleurs quotidiens a ensuite été mesuré à l’âge de six semaines à l’aide d’un calendrier de pleurs remplis pendant 14 jours par leurs parents.

Ils ont ainsi noté si leur bébé était éveillé et calme, s’il pleurait ou s’agitait, s’il était nourri ou s’il dormait. Les bébés ont été considérés comme ayant des coliques du nourrisson s’ils pleuraient plus de 3 heures par jour pendant au moins 3 jours dans une période de 7 jours consécutifs.

Sensibles aux odeurs désagréables

L’étude a montré que les bébés présentant une réactivité cérébrale plus importante à la stimulation par l’odeur de chou pourri lors des premiers jours de vie présentaient un temps de pleurs moyen plus élevé à six semaines de vie, indique un communiqué des HUG et de l’UNIGE publié mercredi.

Deux zones du cerveau de ces bébés étaient particulièrement activées, le cortex piriforme et l’insula. Or, d’autres études scientifiques ont démontré que ces deux zones étaient également impliquées dans le ressenti de la douleur et l’autorégulation.

Les schémas d’activation du cerveau aux stimuli olfactifs chez les nourrissons souffrant de coliques comprennent ainsi non seulement des zones olfactives, mais aussi les régions du cerveau impliquées dans le traitement et le ressenti de la douleur.

Déculpabiliser les parents

Selon les auteurs, cette sensibilité pourrait les rendre plus réactifs à la douleur et moins capables de se calmer une fois qu’ils ont commencé à pleurer. Elle expliquerait jusqu’à 48% de leur comportement de pleurs ultérieur.

Ces résultats pourraient aider les professionnels de la santé à déculpabiliser les parents et les aider à adapter leur approche aux besoins spécifiques de leur enfant.

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