Des chercheurs de la HES bernoise et de l’EPFL, avec des confrères britanniques, ont mis au point un nouveau bioréacteur. Cette «ligne de montage microbienne» pourrait permettre de produire différents produits chimiques utiles à partir de biomasse de plantes non comestibles.
Les scientifiques présentent dans la revue Science ce dispositif qui absorbe de la lignocellulose pour produire toute une palette de produits chimiques de base. A partir de ceux-ci, des matériaux synthétiques, des engrais, des biocarburants, des pesticides ou encore des médicaments pourraient être fabriqués, selon les auteurs.
Une alternative au pétrole
La biomasse de lignocellulose provenant d’herbe, de feuilles ou de bois, qui n’entrent pas en concurrence avec les cultures alimentaires, est abondamment disponible, renouvelable et offre une excellente alternative au pétrole pour toute une palette de produits chimiques, a indiqué l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) jeudi dans un communiqué.
Pour que l’on puisse en extraire des produits chimiques utiles, la lignocellulose est tout d’abord prétraitée pour qu’elle soit plus poreuse et plus facile à transformer biologiquement. Elle est ensuite exposée à des enzymes qui la cassent et la réduisent en ses sucres individuels.
De multiples micro-organismes différents
Ceux-ci peuvent ensuite continuer à être traités pour produire un produit chimique important: l’acide lactique. Cette deuxième étape est accomplie avec une bactérie qui «mange» les sucres et produit de l’acide lactique en l’absence d’oxygène. Dans l’étape finale, l’acide lactique peut être traité pour produire toute une série de produits chimiques utiles.
Cette «plate-forme lactate» est essentiellement un bioréacteur dans lequel il y a une ségrégation de l’espace et qui permet la co-existence de multiples micro-organismes différents, chacun réalisant l’une des trois étapes du traitement de la lignocellulose, résume la haute école lausannoise.
Cette étude a été menée par Robert Shahab, un doctorant de l’EPFL, sous la direction du professeur Michael Studer, de la HES bernoise. Des scientifiques de l’Université de Cambridge y ont également participé.