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Changement climatique: une étude démontre que les mouches Chaoborus dégagent du méthane

Des chercheurs de l'Université de Genève ont participé à une étude internationale qui prouve que les mouches Chaoborus se déplacent grâce au dégagement de méthane. Elle participent ainsi à l'effet de serre.

31 mars 2017, 15:10
La mouche Chaoborus se remplit et se vide de méthane pour se déplacer verticalement dans l'eau.

Une étude internationale avec participation de l'UNIGE montre que des larves de mouches du genre Chaoborus utilisent le méthane pour se mouvoir. Cela accélérerait la libération du gaz dans l'atmosphère et contribuerait dès lors au réchauffement climatique.

Le cycle de vie de ces petites mouches est connu depuis près d'un siècle. Au stade larvaire, le plus long de son cycle, qui dure entre un et deux ans, l'insecte possède des petits sacs d'air, les vésicules, lui permettant de naviguer entre la surface du lac, où il se nourrit, et les sédiments des fonds lacustres, lieux où il se protège des prédateurs et de la chaleur durant la journée.

La larve est ainsi capable de gonfler ses poches d'air pour remonter à la surface, ou au contraire de les compresser pour redescendre, ajustant ainsi sa position dans l'eau.

 

Contributrices de l'effet de serre

Les scientifiques ont voulu savoir ce que faisaient les larves du méthane emmagasiné. "Nous avons d'abord placé les larves dans un espace contenant de l'eau riche en méthane, puis nous les avons déplacées dans de l'eau pauvre en méthane. Après avoir effectué des mesures, nous avons constaté que le taux de méthane augmentait proportionnellement à la quantité de larves présentes. Celles-ci relâchent donc une grande partie de ce gaz dans l'air une fois parvenues à la surface", constate Daniel McGinnis.

Qui plus est, en remontant des particules de sédiments, les larves permettent aussi à certains polluants de rejoindre la surface. Pire, elles perturbent les recherches en paléolimnologie, soit l'étude des eaux à travers les âges fondée sur l'analyse des couches de sédiments.

Pour que cela soit possible, il faut que les sédiments puissent se déposer et se solidifier au fond des lacs, sans dérangement. Or les larves de Chaoborus viennent bouleverser ces analyses en brassant les diverses couches de sédiments lorsqu'elles se terrent pour la journée.

Les scientifiques ne disposent dès lors plus de stries fiables pour les analyses et datations. "En somme, bien qu'elle soit passionnante à étudier, la présence de Chaoborus est toujours mauvais signe pour la santé de l'écosystème", conclut Daniel McGinnis. Ces mouches se trouvent partout dans le monde sauf en Antarctique. Ces travaux sont publiés dans la revue Scientific Reports.

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