Il entre en scène dans la nuit et sous la pluie. Comme si le ciel sédunois avait quelque chose contre Patrick Bruel. Qui plus est, sur les premières chansons, «Comment ça va pour vous?», «Alors regarde», «Tour recommencer» issue du dernier album «Ce soir on sort», la sono crachotte un grésillement, une saturation quand les basses percutent. On sent que le chanteur veut compenser sa défection d’il y a cinq ans auprès du public sédunois. On sent qu’il veut envoyer fort.et ce souci technique le bride un brin. Puis tout s’éteint, l’impressionnant show visuel sur les écrans verticaux latéraux et le gigantesque fond en led en arrière scène, les amplis, la batterie et Patrick Bruel reste seul dans la lumière avec sa guitare.
«Quel bonheur d’être ici, enfin! La dernière fois ça avait été une douleur pour tout le monde de devoir annuler. Je suis heureux de pouvoir réparer ça», lance-t-il à la nuit avant d’entamer un «Qui a le droit» épuré où très vite le public prend la place du chanteur. Les écrans de téléphone s’allument et c’est Tourbillon qui finit la chanson, accompagné doucement par Bruel à la guitare. Un beau moment de communion. Il y en aura beaucoup d’autres, «Est-ce que tu danseras avec moi?» avec dans le solo de guitare électrique un petit quelque chose de Led Zeppelin («Baby, I’m Gonna Leave You»). le déchirant «Louise» qui traite du harcèlement à l’école, des moments de délire festif aussi quand Bruel flirte avec la tendance électronique.
Après presque deux heures de concert généreux, Tourbillon n’a qu’une question à poser à Patrick Bruel: «on se dit rendez-vous dans combien de temps?»
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