Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Sion Festival: une 55e édition qui a fait le plein

Le Sion Festival n’a pas souffert de la concurrence d’un été culturellement chargé avec une hausse de près de 10% de sa fréquentation. Public et organisateurs peuvent regarder sereinement vers 2020.

02 sept. 2019, 16:00
Gilles Apap, un violoniste facétieux très en phase avec le Sion Festival.

«Une édition sans fausse note.» A l’heure de défendre son bilan, Olivier Vocat, directeur général du Sion Festival, a le sourire. Un sourire franc qui n’a rien de convenu. La manifestation classique, qui annonce traditionnellement la fin de l’été, a cartonné avec une hausse de la fréquentation estimée à 10%. Retour sur un succès qui tient beaucoup à un état d’esprit décomplexé et à de fidèles bénévoles.

Public comblé

Gilles Apap, des photons plein le violon. ©Céline Ribordy

L’ultime concert de dimanche donné par le violoniste français iconoclaste Gilles Apap a été le parfait reflet de cette 55e édition. Avec son ensemble insolite «The colors of invention», le Français a fait rayonner le classique autrement. C’est toute la philosophie du Sion Festival qui s’est exprimée sur la scène de la Ferme-Asile dont la grange (420 places) a souvent affiché complet durant les trois semaines de l’événement. «S’il est difficile de tenir des statistiques précises d’une année à l’autre du fait des changements de lieux, on a noté une nette hausse de l’affluence», se réjouit Olivier Vocat. Grâce notamment à quelques soirées mémorables.

Des prestations marquantes

Les douze violoncellistes du Philharmonique de Berlin ©Claude Dussez

A l’applaudimètre, le concert des douze violoncellistes du Philharmonique de Berlin (le 27 août) a fait fort. Complet bien avant le lancement du festival, il a subjugué le public. «On aurait pu remplir sans problème deux fois la salle», relève, l’œil brillant, Olivier Vocat. Autre temps fort: la soirée «Brésil, classique et populaire» (25 août) avec le violoncelliste Antonio Meneses accompagné de la chanteuse Maria João et du pianiste André Mehmari, «un artiste extraordinaire» aux dires du timonier. Qui, parmi ses coups de cœur, cite aussi de bon gré la journée «musique en fête» en ouverture de festival, un marathon musical dans les venelles de Sion qui a ses aficionados et lance idéalement la manifestation. Quant à la soirée baroque (28 août) avec la soliste Julia Lezhneva et le contre-ténor Dmitry Sinkovsky, elle n’a laissé personne de marbre, surtout pas cette auditrice habituée du festival qui a parlé «du plus beau concert sa vie!» .

Un concours de haut vol

 

Remporté magistralement par la violoniste danoise Anna Agafia Egholm, élève de Svetlana Makarova à l’HEMU de Lausanne, le concours international Tibor Varga a connu un millésime d’exception avec 28 candidats très capés en provenance du monde entier. Seul couac: une finale perturbée par des concerts de rock organisés à un coup d’archet de la Ferme-Asile, une malencontreuse collusion de dates qui a donné lieu à un échange de courriers entre le festival et la Ville de Sion. «C’est derrière nous», tempère Olivier Vocat qui avait vu rouge sur le moment. «Mais ça ne se reproduira plus à l’avenir. On sera plus vigilant quant aux événements se déroulant à proximité directe de nos concerts», assure-t-il. En 2020, c’est le Tibor Junior qui reprendra ses droits selon l’alternance voulue par l’organisation. En quête de la pépite de demain.

A lire aussi : La Danoise Anna Agafia Egholm lauréate du Concours international de violon Tibor Varga

 

Des mises en bouche appréciées

«Les intros de Marie», une formule apéritive très appréciée. ©Céline Ribordy

S’il est reconnu pour choyer les artistes qu’il accueille, le Sion Festival cajole aussi son public. En lui offrant des bouchées apéritives amoureusement confectionnées par la musicologue Marie Favre. Déclinées en cinq rendez-vous cette année, «Les intros de Marie» ont séduit les mélomanes avides de contextualisation. Chopin, Stravinski ou encore Brahms ont eu droit à ces conversations introductives guidées par un seul maître-mot: le plaisir. Une formule à succès qui sera vraisemblablement étoffée en 2020.

Cap sur 2020

Le Sion Festival délaissera la Ferme-Asile pour le Théâtre de Valère en 2020. ©Claude Dussez

Le livre de cette 55e édition à peine refermé, tous les regards se tournent déjà vers l’an prochain. «Un gros tiers de la programmation est en bonne voie», précise Olivier Vocat ménageant comme personne la surprise, l’un des ressorts de la manifestation qui doit beaucoup à l’esprit fertile de son directeur artistique Pavel Vernikov. Si le génial violoniste et chef d’orchestre, en convalescence, a dû céder sa place sur scène cette année, il sera bel et bien à la baguette de sa 8e saison en 2020. «On essaiera de faire aussi bien mais, promis, on ne fera pas pire», a-t-il lancé, espiègle, lors du concert final. Le Théâtre de Valère sera le siège principal du festival qui devrait une fois de plus migrer vers le Haut-Valais après la passerelle lancée cette année. Et retrouver Monthey et le Crochetan pour un grand spectacle dont les contours sont encore confidentiels. Ou comment déjà faire monter la sauce…

 

Votre publicité ici avec IMPACT_medias