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Sion: au musée, venez entendre parler les objets

Sous la houlette de trois institutions muséales, 38 musées à travers le canton ont mis en commun les trésors de leurs réserves pour présenter l’exposition «Destination collection», à visiter au Pénitencier de Sion jusqu’en janvier 2021.

19 juin 2020, 16:00
Des stèles néolithiques, une croix de procession du Trésor de l’abbaye de Saint-Maurice et d’autres objets plus humbles mais de grande valeur historique, présentés dans leur caisse de transport, pour éclairer le travail de conservation des musées.

Lui, c’est Annibal II. Un dromadaire tout ce qu’il y a de… peu courant sous ces latitudes. Pourtant, il orne l’affiche de la grande exposition collective «Destination collection», mise sur pied conjointement – une première – par les Musées cantonaux du Valais, le Réseau Musées Valais et l’Association valaisanne des musées. Annibal II, donc, est la mascotte de l’exposition précitée.

Il a été acquis par le Musée d’histoire naturelle de Sion en 1966 pour la modique somme de 800 francs et fut transporté jusqu’à la capitale valaisanne par hélicoptère, ce qui fit sensation à l’époque. Si bien que son étrange parcours depuis sa terre d’origine jusqu’aux Alpes suisses illustre à merveille – à défaut d’être exposé car trop imposant pour passer la porte du Pénitencier – le propos souligné par cette collaboration marquante réunissant 38 musées à travers le canton: les salles d’exposition sont la pointe éclairée d’un iceberg muséal dont le public connaît peu la dimension.

Un voyage vers l’envers du décor muséal

 

Objets archéologiques et animaux naturalisés cohabitent et éclairent notre rapport à la nature qui nous entoure. @Héloïse Maret

 

«En tout, nous exposons au Pénitencier plus de 1000 objets. C’était un travail considérable, qui s’est étendu sur douze mois», explique la commissaire Diane Antille, qui a eu la charge très importante de coordonner et de mettre en scène cette vaste opération. «L’idée est donc ici de proposer aux visiteurs un voyage à travers tout le canton, puisque cette exposition au Pénitencier est un point de départ qui mène vers les autres musées dans tout le canton. C’est aussi un voyage à travers les coulisses des musées, en dévoilant les questions que posent les objets aux professionnels des musées, les gestes de conservation et le travail de recherche qui accompagne les acquisitions.»

Aller voir derrière la vitrine de préciosité matérielle, sociologique ou historique, pour faire parler lesdits objets, donc. Et révéler la richesse et la complexité du travail de conservation, les enjeux de compréhension du passé, de notre rapport à l’histoire, au présent et à l’avenir. Des objets d’importance majeure sélectionnés par les musées partenaires, stèles néolithiques, croix de procession du Trésor de l’abbaye de Saint-Maurice, etc., dialoguent avec des œuvres contemporaines, des animaux naturalisés qui disent bien l’évolution de notre rapport à l’animalité et à la nature, ou d’autres objets historiques à l’allure plus humble matériellement mais de grande valeur historique.

Des cabinets de curiosités à l’art conceptuel

La mise en valeur très fine, dans les cellules du Pénitencier et dans ses grandes salles, éclaire l’histoire invisible des collections, les anecdotes cachées derrière chaque objet. Ici, une salle plonge le visiteur dans l’origine même des collections en Valais, les cabinets de curiosités qui apparaissent au XVIIIe siècle. Là, les tableaux sont accrochés non de face, mais de dos, révélant toutes les étiquettes «témoignant du parcours de l’œuvre, des lieux et des dates où elle a été exposée», comme l’explique Diane Antille.

Une invitation à découvrir la diversité

 

De gauche à droite, Pascal Ruedin, directeur des Musées cantonaux du Valais, Diane Antille, commissaire, Esther Waeber-Kalbermatten, conseillère d’Etat, Sophie Providoli, présidente de l’Association valaisanne des musées et Thomas Antonietti, président du Réseau Musées Valais. @Héloïse Maret

 

Ce qui frappe au terme de la visite, c’est l’immense variété des objets choisis, et par conséquent du paysage muséal valaisan. «Les Musées cantonaux donnent parfois une image un peu centralisatrice. Nous sommes un élément parmi les autres, de ce paysage muséal et cette exposition doit rejaillir vers les musées de tout le canton», plaide Pascal Ruedin, directeur des Musées cantonaux.

Ainsi, pour donner accès au public à toute la richesse contenue dans les réserves des collections du Haut au Bas-Valais, un vaste programme de médiation a été mis sur pied au Pénitencier et aussi dans une douzaine de musées partenaires. Il n’y a plus qu’à se mettre en route.

Infos pratiques

Toutes les informations et le programme complet de médiation sur le site des Musées cantonaux du Valais. 

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