Forcément, il y a toujours une inconnue avant de se lancer dans une telle aventure. Le public répondra-t-il présent? Sera-t-il d’accord de jouer le jeu et de se lever avant l’aurore pour s’installer dans le décor de béton brut, de poussière et de machines d’un chantier, celui du parking de l’hôptital de Sion en l’occurrence? Saisira-t-il l’intention première, cette volonté de transmettre la grâce du lever du jour, l’énergie naissante? Après trois représentations plus que complètes, le pianiste Alain Roche peut largement respirer. Plus de 600 personnes ont fait le déplacement, ont chaussé le casque audio permettant d’entendre toutes les nuances pianistiques et les bruits de chantier enregistrés, et savouré pleinement la poésie du moment.
«Nous avons dû refuser du monde»
«Nous avons juste eu quelques désistements le lundi à cause de la pluie, mais ils ont été largement compensés par les gens venus sans réservations. Nous avions 200 casques par représentation. Au final, nous avons dû refuser pas mal de monde», explique, à peine redescendu sur terre, le pianiste. «C’est agréable de voir qu’après trois concerts, il reste un potentiel de public en Valais. Plusieurs gros chantiers sont prévus dans le canton dans un futur proche. Nous aurons peut-être l’occasion de présenter de nouveau ce spectacle», sourit Alain Roche.
Immense énergie positive
Surtout, le musicien se réjouit des retours directs ou qui circulent sur les réseaux sociaux, des gens qui ont vécu l’expérience. «Ce qui me plaît, c’est que les gens parlent de poésie, de suspension du temps, de moment privilégié. C’est l’essence même de ce que je souhaitais transmettre.» Et même si certains commentaires questionnaient le sens et l’utilité de la démarche sur Facebook, Alain Roche reste sur l’immense énergie positive reçue. «Là, l’adrénaline est retombée et je vais sûrement avoir besoin d’un peu de sommeil car cela fait plusieurs mois que je me lève extrêmement tôt pour travailler. Puis, le projet partira sur l’étranger. Ces premières sédunoises ont pas mal attiré l’attention…» Une réussite qui en appelle d’autres.