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Martigny: un film comme un cri d’alarme

Le documentaire «L’illégal» se penche sur la situation délicate dans laquelle se trouvent les agriculteurs de montagne. Son réalisateur, Jean-Charles Pellaud, le présentera à la Médiathèque–Valais Martigny, jeudi 24 septembre.

23 sept. 2020, 15:30
La vie d'une famille d'agriculteurs de montagne racontée dans un documentaire tourné aux Granges.

A 84 ans, Jean-Charles Pellaud se sert toujours de sa caméra dans le but de faire avancer le débat. Son dernier documentaire en date, «L’illégal», est diffusé ce jeudi 24 septembre dans la salle de la Médiathèque-Valais de Martigny. Une projection à laquelle le Valaisan, établi à Genève, assistera en vue d’échanger ensuite avec le public.

Le film a été tourné aux Granges (Salvan). Il propose de rencontrer Caroline et Stéphane Gay, des agriculteurs de montagne, en proie aux difficultés que connaissent bon nombre de personnes exerçant cette activité.

Le but du documentaire était-il de dénoncer cette situation de précarité? «Je n’ai jamais de but quand je fais un film», raconte le réalisateur indépendant. «Les choses viennent comme elles viennent. J’ai appris cela en Afrique, en filmant un guérisseur au Cameroun: là-bas, on ne croit que ce qu’on voit, toutes les choses ne sont pas explicables. Alors quand je réalise un film, je ne sais pas du tout où je vais, et je ne suis jamais pressé.»

Sûr qu’il n’est pas pressé. Le tournage de son documentaire s’est espacé sur sept ans, de 2010 à 2017, et il l’a monté pendant une période étalée sur deux ans. «J’ai rencontré Caroline et le courant est bien passé entre nous. Nous sommes devenus amis, avec toute sa famille. Je fais les choses par intuition, par amitié.»

Plus de 100 films à son actif

Le film est un cri d’alarme face à ces parcours de vie difficiles. «L’illégal» parle avant tout de la vie quotidienne des agriculteurs de montagne. «Ces gens se battent pour gagner leur vie. Si notre pays s’inquiétait des paysans, qui sont à la base de notre alimentation, cela irait mieux. Si leur lait n’est pas est vendu à un franc le litre, mais à 45 centimes, ils ne peuvent pas s’en sortir. Mais beaucoup de paysans abandonnent ou se suicident.»

Quand je fais un film, je ne sais pas du tout où je vais, et je ne suis jamais pressé.
Jean-Charles Pellaud, réalisateur

Jean-Charles Pellaud dit qu’il ne savait pas où il allait durant les sept années de tournage. «Je n’avais ni le milieu ni la fin d’une histoire. Mais je ne crois pas au hasard, je crois aux signes, comme les Africains.»

A ce jour, le réalisateur, qui a appris le métier à la Télévision suisse romande, a sorti plus de 100 films, toujours pour donner la parole à des gens hors normes et hors du système qu’il déteste. «J’ai encore plusieurs films en rade, je dois les monter mais je n’en ai pas les moyens. C’est difficile de susciter la curiosité dans notre société, on doit avec fait ses preuves, avoir remporté des prix dans des festivals pour intéresser les gens», regrette-t-il.

Gageons que jeudi soir, à Martigny, le public s’intéressera au destin du couple d’agriculteurs des Granges. D’autant que Jean-Charles Pellaud ne sera pas loin de sa cabane de Chemin-Dessus, dans laquelle il vient régulièrement pour réfléchir, écrire et se reposer.

 

Infos pratiques

Jeudi 24 septembre à 19 h 30 à la Médiathèque Valais Martigny. Réservations: www.mediatheque.ch
 

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