Tuuut. Trente minutes zéro zéro. L’appel est terminé. Dans sa prison de l’Arkansas, Kenneth Reams retrouve le silence oppressant des murs de sa cellule pas plus grande qu’une place de parc. Le couperet est brutal. À Martigny aussi, la salle du Casino, bien garnie, est sous le choc. Pas tous les jours qu’on peut dialoguer en direct avec un condamné à mort. Cet échange un brin surréel a eu lieu samedi soir à l’issue de la projection du documentaire «Free men» de la journaliste et réalisatrice Anne-Frédérique Widmann invitée du 9e festival Visages.
Elle fait partie de la poignée de personnes autorisées à entrer en contact avec celui qui croupit depuis vingt-cinq ans dans les couloirs de la mort pour un crime qu’il n’a pas commis. Un contact vocal uniquement car les autorités pénitentiaires n’ont jamais permis le tournage d’images. «Paradoxalement, c’est ce qui fait la force du...