Ses dessins sont forts, courageux, gorgés d’une humanité blessée dans sa chair qui n’a pourtant pas rendu les armes de l’espoir. Une petite fille soulève d’une main un tank pour récupérer sa poupée en dessous. Une femme, à son balcon, fait sécher ses habits et ses yeux pleins de larmes pendent à la corde à linge. Sur une allumette consumée, une nouvelle pousse végétale s’extrait du bois mort. Ailleurs, c’est la douleur pure qui parle. Face à un photographe qui brandit un canard en plastique pour faire sourire les enfants, il n’y a plus qu’un amoncellement de petits corps inertes. Ces traits, sobres, et puis les lettres d’Hani Abbas accrochées aux murs sont autant de directs au foie et à l’âme, qui racontent la Syrie, la guerre, la dictature Assad que le cartooniste a dû fuir pour trouver aujourd’hui refuge à Genève.
Le basculement
Déjà plongé dès sa naissance –...