«C'est vrai que l'idée peut surprendre, mais Charlie Chaplin a dû être en marge de son premier lieu de résidence – les Etats-Unis – qu'il a quitté pour se construire une nouvelle vie, et tous ses enfants et petits-enfants ont aussi choisi d'embrasser une certaine marginalité, de ne pas prendre des chemins convenus...»
Joël Cerutti, chef de projet du festival Les Correspondances, noue le lien entre l'exposition phare dédiée à Charlot qui sera vernie ce jeudi 3 mai et toute la programmation de cette manifestation qui se veut résistante comme en atteste l'intitulé de l'édition «Vive les marges». «De plus en plus, écrire, c'est être en marge. On communique de moins en moins par le biais des correspondances traditionnelles. Si on pouvait raviver cette envie d'envoyer aux gens qu'on aime des courriers personnalisés, ça serait bien... Car entamer aujourd'hui une correspondance manuscrite, ce serait quasiment prendre le maquis du numérique.»
Une grande première
Ainsi, jusqu'au 6 mai prochain, conférences, lectures, ateliers d'écriture rythmeront la vie culturelle du canton, des deux côtés de la barrière linguistique. «Dès l'origine du festival, il y a eu cette idée d'inclure tout le Valais. Le Haut-Valais a son indépendance, son programme, mais se rattache aux Correspondances», explique-t-il.
On citera par exemple, les ateliers «Ce qu'inspirent les marges» menés par Sarah Barman à la Médiathèque Valais à Sion jeudi 3 mai entre 9 h 30 et 16 h 30 et à Malévoz Quartier Culturel à Monthey vendredi 4 mai entre 9 h 30 et 16 h, ou samedi 5 mai, une grande première pour le festival en collaboration avec l'association Lire et Ecrire, qui combat l'illettrisme chez les adultes.
Lors d'un apéro informel, des personnes encadrées et des férus d'écriture noueront un lien épistolaire dont ils définiront eux-mêmes la temporalité et les modalités.
Une exposition très documentée
La pièce maîtresse du festival reste l'exposition «Chaplin en correspondance avec la Suisse». Le curateur Philippe Racine, en lien direct avec la famille Chaplin et en collaboration avec la Fondation Fellini pour le cinéma a pu documenter l'arrivée en Suisse du génie du cinéma au travers de lettres et de documents d'archives. Il s'est également attaché à montrer l'amour de Charlot pour le monde du cirque, grand point commun avec le Maestro Fellini. Et enfin, il s'est intéressé au destin des enfants et petits-enfants de Chaplin, qui ont tous suivi ses traces dans le monde artistique. L'exposition sera à voir à la Médiathèque Valais à Sion jusqu'au 26 mai prochain.