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Le Verbier Festival s’offre un bol d’air à l’alpage de la Chaux

Pour son dernier week-end, le Verbier Festival s’offre deux concerts gratuits à l’alpage de la Chaux, dont un samedi avec le Verbier Festival Chamber Orchestra (VFCO), dirigé par le Hongrois Gábor Takács-Nagy. Interview du maestro, une figure de l’événement classique bagnard.

03 août 2018, 12:01
Le chef d’orchestre hongrois Gábor Takács-Nagy dirige le Verbier Festival Chamber Orchestra depuis 2007.

Orchestre en résidence du festival formé d’anciens membres du Verbier Festival Orchestra, le Verbier Festival Chamber Orchestra (VFCO) se produit ce samedi 4 août à 14h  à la Chaux en interprétant des œuvres de Mozart et de Mendelssohn. A la baguette, le maestro hongrois Gábor Takács-Nagy. Interview d’une figure de la manifestation bagnarde.

Vous avez effectué ce printemps une grande tournée en Asie. Qu’en avez-vous retiré? Pourquoi l’Asie en particulier? 
Il y a là-bas une grande richesse culturelle. Rien qu’en Chine, on compte pas moins de 40 millions de personnes qui jouent du piano. A l’avenir, nous souhaiterions attirer au Verbier Festival à la fois les musiciens et les publics potentiels qui ont ce formidable intérêt pour la musique classique. 

25 ans déjà pour le Verbier festival. Quel regard portez-vous sur son évolution?
C’est une évolution incroyable. Les débuts étaient beaucoup plus modestes et, désormais, la richesse du Festival est sans mesure, entre le Verbier Festival Orchestra, le Verbier Festival Junior Orchestra et le Verbier Festival Chamber Orchestra… Je suis toujours plus heureux d’être là et de travailler avec de si fascinants musiciens.

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Vous avez des anecdotes marquantes à relater? 
Il y en a tellement… Par exemple, chaque fois que je rentre sur scène – je sais que les 3e, 4e, 5e rangs du public sont occupés par des artistes – j’essaye de ne pas regarder dans cette direction, car c’est une si grosse pression de savoir que de si fantastiques musiciens sont présents.

J’ai aussi toujours le réflexe, lorsque la météo est mauvaise, de demander à un membre des équipes du festival de téléphoner à Dieu afin de ne pas laisser tomber la pluie pendant le concert. Lorsqu’enfin la pluie est inévitable, nous avons l’habitude, avec les musiciens, de joindre les mains et de prier pour que le déluge cesse! Et tout le monde s’y met! 

 

 

J’ai une autre histoire plus touchante; en 2015, nous avons joué la Symphonie pastorale de Beethoven, dont le magnifique solo de hautbois annonce le retour du soleil après l’orage à la fin du quatrième mouvement. A ce moment-là, en répétition, le hautboïste exécutait très bien ce passage mais pas à s’en faire hérisser les poils. Je lui ai alors demandé de se remémorer son mariage, qui avait eu lieu il y a quelques semaines, et de transposer cette émotion dans ce solo. Juste après cette performance, tous les membres de l’ensemble se sont levés en saluant l’action, faisant pleurer l’une des flûtistes de l’orchestre, qui était en fait l’épouse de ce musicien. C’était extrêmement touchant.

 

Je suis toujours plus heureux d’être là et de travailler avec de si fascinants musiciens."

 

Vous êtes à la baguette du VFCO depuis 2007, vous vous voyez diriger l’ensemble encore quelques années? 
Aussi longtemps que possible! Car cet orchestre est vraiment exceptionnel et j’espère que ce sentiment est réciproque. J’ai beaucoup de chance avec eux, de par leur façon de jouer, et l’aventure humaine que cela représente.

Qu’est-ce qui vous plaît dans cette fonction?
La fonction de chef d’orchestre est fascinante. J’adore la musique. La manière d’inspirer les gens selon la manière dont je perçois la musique. On a trois choses à faire: inspirer les musiciens selon sa propre perception musicale, les conduire selon le fil de la partition et leur donner la confiance nécessaire pour transmettre cette émotion au public, car au final ce sont les musiciens qui créent la musique.

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