Le Valais se soucie de son patrimoine culturel. Le canton annonce ce lundi le lancement d’un nouveau programme d’aide à la sauvegarde qui fait suite à un changement de loi intervenu en juin 2018. Concrètement, c’est une enveloppe de 732 000 francs qui est mise cette année à la disposition des institutions détentrices de collections culturelles patrimoniales d’intérêt cantonal.
«On peut enfin les soutenir de manière correcte et équitable. C’est une clarification bienvenue», se félicite Jacques Cordonier, chef du Service cantonal de la culture, par ailleurs président de la nouvelle Commission cantonale du patrimoine culturel.
Une nouvelle commission
Celle-ci, formée des directeurs des institutions culturelles du canton, de la conservatrice cantonale des monuments historiques, de la conseillère patrimoine culturel (à titre consultatif) et de divers experts scientifiques à l’instar de l’ethnologue viégeois Thomas Antonietti se chargera d’examiner et de préaviser les demandes de soutien.
Mais doit-on s’attendre à un raz-de-marée? «Il doit y avoir une dizaine de requérants potentiels dans le canton», rassure Jacques Cordonier qui se refuse à avancer des noms. «Tous les musées qui sont sur des thématiques en lien avec le canton, comme l’agriculture ou l’irrigation, et complémentaires aux musées cantonaux, sont de sérieux candidats.»
Pas de temps à perdre
Les intéressés ont jusqu’au 10 mai pour déposer leur demande de soutien en ligne sur le site www.vs.ch/culture, pour une décision attendue au plus tard à la mi-juin, précise le communiqué.
Le calendrier n’est-il pas un peu serré dans le contexte de paralysie actuelle liée au coronavirus? «On y a pensé mais on tenait à ce que le programme se déploie cette année déjà. On est certain que les institutions sauront s’adapter», commente Monsieur Culture.
Le Valais en chef de file
Avec cette démarche, le Valais fait œuvre de pionnier en Suisse en structurant l’ensemble du champ patrimonial, aussi bien mobilier, documentaire, immatériel que linguistique. Une manière aussi de repréciser la notion de «patrimoine culturel» déclinée un peu à toutes les sauces de nos jours.
«L’intérêt accru qu’on lui porte est à mes yeux un contrepoint à la globalisation. Le risque, c’est de tomber dans une forme de marchandisation ou de «disneylandisation» pour paraphraser Bernard Crettaz. Le patrimoine n’est pas qu’un objet de loisir. C’est le sérieux de l’institution, sa qualité scientifique et de gestion qui seront déterminants», conclut Jacques Cordonier.