Depuis sa fondation en 1994 jusqu’en 2019, le Festival des 5 Continents n’a jamais fait défaut à la vie culturelle et multiculturelle de Martigny. Vingt-cinq ans de célébration du vivre-ensemble à travers des concerts de musiques du monde, des repas servis par les différentes communautés résidant dans la ville et également à travers une grande exposition à découvrir au Manoir.
Pour sa dernière édition, «le festival avait réuni 25 000 personnes, présenté une vingtaine de concerts et servi plus de 6000 repas, ce qui nous avait permis de dégager un bénéfice de 150 000 francs. C’était un grand succès», rappelle Mads Olesen, président de l’association, coordinateur et programmateur du Festival des 5 Continents.
Depuis, la pandémie a changé la donne, forçant l’équipe organisatrice à abandonner une mouture 2020 déjà ficelée en décembre, et à repenser totalement la manifestation. «Nous avions deux solutions, soit organiser un grand événement sur un week-end en différents points de la ville, soit opter pour l’itinérance», explique Steve Chambovey, animateur socioculturel et chargé de la coordination technique.
Une caravane culturelle de six modules
C’est cette option qui a été retenue pour que les 5 Continents puissent vivre cet été sous le nom de Cité des 5 Continents. Et grâce à l’Etat du Valais et aux fonds alloués aux projets de transformation, ainsi qu’au soutien de la Ville de Martigny, c’est une véritable caravane culturelle qui se mettra en route pour quatre week-ends durant l’été, à partir du 18 juin prochain. «Nous avons eu la chance de figurer parmi les quatre projets de transformation retenus par l’Etat du Valais, et avons pu obtenir un financement considérable de 217 950 francs», se réjouit Mads Olesen.
De quoi prévoir et réaliser un dispositif modulable et pertinent, axé sur quatre thématiques clés: «la mobilité, la durabilité, la diversité culturelle et le laboratoire mobile du vivre-ensemble». Pratiquement, ce quartier provisoire qui s’installera à divers endroits de la ville sera constitué de six modules: accueil et information, technique-écopoint, cuisine, infrastructure-espace public, buvette et scène mobile. Une tente berbère sera montée également dans le dispositif. «Nous attendons encore les dernières mesures annoncées pour le Conseil fédéral concernant la restauration notamment, mais nous sommes optimistes», confie Mads Olesen.
Deux plans de programmation
Optimistes et prévoyants. Côté programmation, deux plans ont été conçus, un premier, complet, qui offrira une scène aux artistes locaux actifs dans ce registre des musiques du monde pour le concept Local Global World, et qui accueillera des artistes renommés sur la scène ethno, le Duo Rokhs (Iran), Sankoum Cissokho et Mbar Ndiaye (Sénégal) et, si la situation sanitaire le permet, Djazia Satour (Algérie), Madalitso Band (Malawi) et Eliasse (Comores). S’y ajoutent des projections du projet «Graines d’égalité» de la réalisatrice Mélanie Pitteloud dans le cadre de CinémAction et la visite de l’exposition du Manoir.
A noter que le festival resterait gratuit, pour une capacité allant de 50 à 300 personnes. Le public devra impérativement s’inscrire sur le site web de la manifestation. Si le contexte devait se tendre, le concept vivrait alors en version réduite.
La Cité des 5 Continents, du 18 au 20 juin, du 17 au 18 juillet, du 27 au 29 août, ainsi qu’un week-end supplémentaire en septembre ou octobre. Infos et réservations sur le site du festival.