Ils constituent un pan essentiel de notre économie, autant sur le plan agricole sous la forme de canaux d’irrigation qu’en matière touristique le long de leur parcours emprunté par une multitude de randonneurs. Ils, ce sont les bisses qui, depuis 2012, ont un écrin, le Musée valaisan des bisses, situé à Botyre, sur la commune d’Ayent, dans une ancienne maison du XVIIe siècle. C’est là qu’officie Gaëtan Morard, directeur et responsable scientifique d’une institution dotée d’une dizaine de salles réparties sur trois étages. Celui qui, en 2015, a succédé à l’emblématique Armand Dussex à la tête du musée nous livre son «bisse coup de cœur» alors que la saison estivale vient tout juste de débuter.
Depuis 1448
Gaëtan Morard a opté pour le grand bisse d’Ayent. Long d’une quinzaine de kilomètres, il se présente sous la forme qui est la sienne actuellement depuis… 1448 et traverse des paysages variés entre le barrage du Rawyl et les mayens d’Arbaz. Lorsqu’on lui fait remarquer que le choix sonne un peu trop comme une évidence, l’homme se défend en avançant un argument émotionnel. «Je suis originaire d’Ayent et ce bisse est celui de mon enfance, celui dans lequel j’ai fait mes premières courses de pives avec mon père», nous confie Gaëtan Morard. Ce bisse – en particulier l’un de ses tronçons à flanc de montagne – a la particularité d’avoir été choisi pour servir d’illustration au nouveau billet de 100 francs qui sortira courant 2019.
De la Lienne à la Sionne
Le bisse d’Ayent qui a été rénové dans les années 90 dans le respect des techniques d’autrefois prend son eau dans la Lienne et se déverse dans la Sionne. Il est exploité par le consortage du grand bisse d’Ayent qui assure son entretien et redistribue l’eau à ceux qui en ont besoin, les vignerons en particulier. Est-il aisément accessible? «Il faut avoir le pied sûr, être bon marcheur au départ», concède Gaëtan Morard. «Par la suite, il est accessible aux randonneurs lambda.»
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