En poussant un peu la métaphore féline et le jeu de mots y relatif, on pourrait dire que le songwriter fribourgeois Cat’s Eye (qui sera sur la scène du Festivalenson de Valençon ce samedi 9 juin) – Benoît Perriard à la ville – et le guitariste Gerry Leonard – connu pour son travail avec David Bowie – étaient faits l’un pour l’autre. Du moins, leurs esthétiques étaient faites pour se croiser.
Miraculeuse rencontre
Il y eut une première rencontre dans la petite enclave miraculeuse du Bad Bonn de Guin suite à un concert de Suzanne Vega pour qui officie encore le guitariste. Discussion d’après concert, bière partagée... Rien d’inhabituel. Sauf que l’Américain s’est réellement intéressé au talent de son interlocuteur et lui a proposé de mettre le sien au service de ses compositions. Résultat, une première collaboration qui aboutit à l’album «The Many Lives» (2014), et qui place le jeune Romand parmi les artistes à suivre de la scène nationale.
Alors, quand il s’est agi pour Cat’s Eye de plancher sur un nouvel opus, c’était l’évidence même que de contacter de nouveau Gerry Leonard. «Je lui ai envoyé quelques maquettes et, de nouveau, il m’a fait le cadeau de coucher ses guitares sur les morceaux. Il a enregistré dans son studio et s’est chargé de trouver un ingénieur du son qui lui plaisait pour le mixage... Il s’est beaucoup impliqué.» Jusqu’à faire le déplacement pour le vernissage fribourgeois de l’album il y a quelques jours.
Plantantes références
Plus électrique que le précédent, atmosphérique, éclaté stylistiquement, ce nouvel album baigne toujours dans un référentiel années 90 – décennie décisive s’il en est pour le musicien – mais vise avec succès une texture intemporelle, ose les cordes, le saxophone baryton, la harpe... Un bel objet, tout en finesse et en élégance.