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L’HEMU site de Sion en mode séduction

L’HEMU site de Sion se donne un nouveau tempo avec le PulSion Winter Festival qui rend hommage, année commémorative oblige, à Beethoven. Enjeu: faire davantage rayonner la haute école peu connue des Valaisans.

27 janv. 2020, 20:00
Les étudiants de l'HEMU site de Sion collabore à de nombreux événements classiques comme la Schubertiade Sion.

Non, l’HEMU site de Sion n’est pas qu’un satellite de Lausanne. L’institution sédunoise a sa vie propre et veut le prouver. Ses 60 étudiants âgés de 17 à 30 ans – tous spécialistes des cordes – se sont fédérés en une association rebaptisée PulSion pour gagner en visibilité et lancent pour la deuxième année le PulSion Winter festival. Jusqu’ au 31 janvier, l’événement classique décliné en six concerts rend hommage à Beethoven à Sion, Sierre et Martigny. Tour d’horizon d’un festival atypique qui veut lancer des ponts.

Les étudiants à la barre

«L’initiative vient des étudiants. Ils ont tout monté de A à Z, je suis très admiratif.» L’éloge sort de la bouche de Jörg Lingenberg, adjoint à la direction de l’HEMU site de Sion. Si l’institution était là en appui, ce sont bien les jeunes musiciens qui ont imaginé et mis sur pied le PulSion Winter Festival, deuxième du nom. «On s’est rendu compte, en discutant avec d’autres étudiants, que notre école n’était pas vraiment connue dans la région. On a voulu remédier à ce relatif anonymat», explique l’altiste Etienne Lin, l’un des organisateurs, par ailleurs président de l’association des étudiants de l’HEMU, site de Sion.

Il a pu compter sur l’implication de son ami violoniste Matteo Cimatti bien résolu à faire rayonner son école. «C’est aussi une manière de resserrer les liens entre nous qui travaillons souvent seuls à notre instrument.» Directeur de l’HEMU site de Sion, Aurélien D’Andrès se réjouit de cette démarche. «Elle va dans le sens d’une gouvernance plus participative voulue par la haute école. Ce projet vient concrétiser un changement de philosophie en marche.»

Les cordes en héritage

«L’héritage Tibor Varga est toujours bien vivant.» Aurélien D’Andrès et Jörg Lingenberg sont unanimes, le site de Sion fait figure de référence pour les instruments à cordes, et pas qu’en Suisse. Le nom du violoniste et pédagogue hongrois décédé en 2003 attire encore nombre de professeurs dans la capitale. Des enseignants de renom comme Pavel Vernikov, Tatjana Mazurenko ou Janine Jansen nouvellement intronisée distillent leur savoir-faire à des étudiants venus du monde entier.

«21 nationalités se côtoient, c’est une grande richesse», se félicite le directeur de l’HEMU. Modeste esquif avec 60 étudiants – le navire amiral lausannois en compte 300 et le site fribourgeois 70 – l’antenne sédunoise a une vraie identité qu’elle entend davantage profiler. Un ensemble orchestral rassemblant 25 musiciens a même été porté sur les fonts baptismaux. Concert inaugural ce vendredi 31 janvier à 19 h 30 à l’église des Jésuites à Sion avec à la baguette la fine fleur des chefs de demain qui se forment à Lausanne.

La gratuité, une philosophie

Autre atout – un brin iconoclaste par les temps sonnants et trébuchants qui courent – du PulSion Winter Festival: il est entièrement gratuit! «Notre but, ce n’est pas de faire de l’argent. On veut surtout rapprocher public et musiciens en étant le plus accessible possible, y compris pour les jeunes peut-être moins habitués au classique. D’où le choix de mettre un chapeau à la sortie.»

L’HEMU n’a pas non plus dû puiser dans le bas de laine. «Nous pouvons financer l’événement par le budget de fonctionnement ordinaire», rassure Aurélien D’Andrès. Qui préfère voir derrière la dépense un formidable outil d’intégration. «C’est aussi une manière d’associer la population locale à notre école. Par sa contribution, elle peut avoir le sentiment de participer à l’éclosion de nouveaux talents.»

 

Beethoven, l’incontournable

En cette année commémorative marquant les 250 ans de sa naissance, difficile d’échapper au monument Beethoven. Le compositeur allemand tient le haut de l’affiche de la plupart des manifestations classiques en Suisse et dans le monde. Même le Verbier Festival, pourtant peu adepte des fils rouges, s’est conformé cette année à la règle. «En musique de chambre, Beethoven reste un maître qui a fait beaucoup d’émules. On ne pouvait pas faire l’impasse», explique Matteo Cimatti.

Reste que le choix des œuvres s’est fait en concertation avec les chefs et les musiciens considérés comme des forces de proposition. «On sera assez exhaustif avec des pièces de jeunesse mais aussi de maturité. Et on s’autorisera quelques incursions dans des œuvres de Schubert, Brahms, Britten ou encore Mendelssohn, des compositeurs influencés par Beethoven.»

Au fil du Rhône

Le PulSion Winter Festival ne se cantonne pas à la seule ville de Sion mais essaime à Sierre et à Martigny. L’heure est au décloisonnement. Sans sortir encore d’une certaine zone de confort. «Nous jouons dans des lieux qui nous sont familiers comme aux Caves de Courten ou à la fondation Louis Moret», concède le timonier. Mais l’envie est bien de s’ouvrir notamment au Haut-Valais, une priorité.

«A terme, on aimerait aussi jouer dans des médiathèques ou des musées pour être encore plus dans le partage», s’enthousiasme Etienne Lin. «On a encore beaucoup de projets en tête. Mais on est au début du processus. L’objectif premier, c’est de pérenniser le festival. D’autres idées pourront ensuite se concrétiser», conclut confiant Matteo Cimatti.

 

Infos pratiques

Programme complet du PulSion Winter Festival sous: www.pulsion-association.ch ou sous: www.hemu.ch

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