Qui l’a déjà vue sur une scène sait la force de frappe impressionnante de ce brin de rappeuse. Quand elle est derrière un micro, il n’y a pas grand-chose qui puisse arrêter son flow. Et depuis ses premiers pas de danse hip hop au Centre de loisirs et culture de Martigny, KT Gorique a acquis une épaisseur artistique rare, à la seule force de ses mots, de sa virtuosité lexicale et de sa propre conviction.
Celle qui gagna en 2012 à New York le statut de championne du monde de rap freestyle au nez et à la barbe de costauds rappeurs étasuniens publie ce vendredi son nouvel album «Akwaba» et on peut l’écrire sans exagérer, l’objet fait mal.
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Puissance et cohérence
Dès les deux premiers clips balancés sur la Toile en amuse-bouche – «Airforce» et «Çi-ça» – la cohérence esthétique impressionnait. Le nouveau single «Kendrick» est du même niveau, beat massif, texte percutant asséné en rafales. Elle qui a vu son ascension internationale subir la chute de tension du coronavirus ne devrait pas avoir de mal à rattraper le retard accumulé façon Usain Bolt avec ce disque.
La dimension internationale de l’artiste est encore confortée par la parution d’un titre collectif dont KT Gorique a été l’initiatrice durant le confinement. Son «Biggest Female Allstar Cypher N°1» réunit une vingtaine de rappeuses d’un peu partout sur la planète qui ont répondu à son appel et ont posé chacune un couplet. KT Gorique, couteau suisse, tranchant et rasseubleur.