Nos réseaux sociaux sont formidables: plus besoin de chercher un combat à mener, il suffit de suivre la tendance du moment, affichée sur nos écrans, et de se joindre à la masse des moutons qui se disent indignés.
Après le «Je suis Charlie», slogan adopté par nombre de personnes qui se seraient offusquées de découvrir le contenu du magazine si, une fois, elles en avaient ouvert un exemplaire, après la croisade du climat, après la chasse au Polanski, voici le combat contre le racisme.
Une vague déclenchée par la mort horrible et intolérable de George Floyd, tué par des policiers lors d’une arrestation. Sur les réseaux, chacun se doit désormais de se montrer indigné, le temps de quelques semaines, jusqu’à la prochaine histoire à la mode.
Car l’affaire cédera bientôt sa place à un scandale du style fausses tomates bios, et les moutons auront de quoi badigeonner leur mur Facebook, jusqu’au prochain Ice Bucket Challenge, qui ne les refroidira même pas.
On comprendra que certains préfèrent délaisser les réseaux sociaux et regarder un film. «Autant en emporte le vent», par exemple. Ah non, il a été retiré du catalogue de HBO en raison de «préjugés racistes». Mais qui s’en indignerait?