«Guònián hao!», nous lance une bande de jeunes aux yeux bridés, surexcités, devant une cantine où l’on distribue du riz frit agrémenté de crevettes. C’est ainsi qu’ils formulent leurs vœux de nouvel-an, dans un grand tintamarre de tambours, cymbales et pétards censés éloigner les mauvais esprits. Un dragon chamarré est animé à bout de bâtons par plusieurs danseurs habiles à se synchroniser pour simuler l’ondulation de la chimérique créature. Elle s’immisce de boutique en boutique, le temps d’orienter chaque commerce sous les meilleurs auspices. La foule se fait de plus en plus dense, jusqu’à former de véritables embouteillages humains dans les rues piétonnes enguirlandées de centaines de lanternes rouges, la couleur de la chance.
Pékin? Shanghai? Hong Kong? Non: Londres, à quelques pas de Piccadilly Circus, où le rite se perpétue immuablement en cette saison, lors du passage d’un signe zodiacal à l’autre. Cette année – après le Chien et...