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Décence et défaite: Make Cioran and Cohen great again. La chronique de Jean-François Albelda

15 nov. 2020, 10:00
Jean-François Albelda, responsable culture du "Nouvelliste".

«Quand chacun aura compris que la naissance est une défaite, l’existence, enfin supportable, apparaîtra comme le lendemain d’une capitulation, comme le soulagement et le repos du vaincu». C’est d’Emile Cioran, ça. D’accord, ça n’est pas très joyeux. Mais l’œuvre de l’auteur roumain, c’est pas tout à fait la Compagnie Créole, hein… Scepticisme, pessimisme, nihilisme, rejet de tout système philosophique… ça ne fait pas rire les oiseaux ni chanter les abeilles. Mais son écriture est pourtant fulgurante, d’une lucidité terrible. Elle n’est pas dénuée d’ironie non plus. Comme sa disparition. Mourir des suites de la maladie de l’oubli alors qu’on n’a cessé de disserter sur l’idée de suicide, c’est un pied de nez assez chouette du destin.

En 1966, Léonard Cohen écrivait «Beautiful Losers», nouvelle phare des années 60, rédigée sous amphétamines, récit d’une relation triangulaire qui fit scandale et fut qualifié par la critique de l’époque de «livre le plus...

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