Dans le salon du vénérable chalet datant de 1870, la religieuse en train d’enseigner à l’école de Châteauneuf fait bon ménage avec un contrebandier, une sorcière, un ange jouant de la harpe, Peter et Heidi ou les Misérables. Ces personnages miniatures se comptent par dizaines, faits main par Anne-Marie Gonnet, au gré de ses envies.
Partageant son temps entre le jardin où elle aime cultiver ses légumes et son petit atelier où elle manie pinceaux, bombes aérosols et tubes de colle, la retraitée laisse s’exprimer sa fibre créatrice – qu’elle a généreuse – dans la peinture et l’artisanat d’art.
«Pa capona»
Sur les murs de l’étroit couloir, six toiles arborant sa signature se côtoient, évoquant un thème unique «Covid-19: espoir en 2021». «En ce moment, l’ambiance est morose car on voit beaucoup de choses négatives à la télévision et sur internet. Les gens sont un peu dans la mouise alors j’ai eu envie de les encourager, de leur dire qu’on va se sortir de cette pandémie et que ça va bientôt aller mieux», relève la septuagénaire, qui refuse de se laisser abattre par les circonstances.
Explorant le registre de la peinture naïve sur bois découpé, cette série commence par un clown triste, qui ne cache pas son blues. Le remède est alors tout trouvé, comme le montre le second tableau «Chasselas». «En tant que Valaisans, on sait bien qu’un petit blanc peut faire passer bien des choses!» sourit la dynamique Val-d’Illienne, qui ne rechigne pas à partager un verre lorsque l’occasion se présente.
A découvrir sur Facebook
Une fois cette panacée avalée, «chat va!» affirme un minou à l’œil narquois. Et si ce n’est pas le cas, faut «pa capona» comme dit la formule chère aux Saviésans. Résolument optimiste, le thème des deux dernières toiles, «Satisfaction» et «I will survive», a été soufflé à l’artiste par le rock, qui l’inspire, tout comme le blues, le jazz ou la nature.
«J’ai fait ces tableaux sans vraiment y penser mais une fois finis, je me suis rendu compte qu’ils pouvaient donner un message positif dans cette période difficile», reprend celle qui a exposé et s’est fait un nom au fil des ans au-delà de la région.
Des connaissances lui ont soufflé l’idée de les mettre sur internet, pour que tout le monde puisse en profiter: «Comme je ne suis pas au point, c’est mon fils qui a créé ma page Facebook. J’espère que chacun pourra y trouver du réconfort et de l’espoir.»
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