Après le succès de «Mare Nostrum», court-métrage sur la tragédie des migrants, Rana Kazkaz et son mari Anas Khalaf, cinéastes syriens en exil, livrent leur premier long-métrage. Après avoir quitté la Syrie grâce à leur double nationalité, le couple a choisi de raconter la révolution réprimée dans le sang. Rencontre avec le coréalisateur.
Anas Khalaf, comment ce film s’est-il imposé?
En mars 2011, on habitait en Syrie, c’était le début du soulèvement. Un jour, Rana est partie chercher les enfants à l’école, mais elle n’y est pas arrivée parce qu’un char bloquait la route. Elle m’a appelé en panique et m’a dit «on doit partir». Quelques semaines plus tard, elle a rejoint ses parents aux Etats-Unis avec les enfants. J’ai décidé de rester, parce que je voulais voir ce qui allait se passer. A l’époque, il y avait de l’espoir… Rana et moi sommes restés séparés jusqu’à ce que je...