Des chercheurs de l’ETH Zurich ont permis à des cellules nerveuses de se développer de manière ciblée à l’aide de la lumière. Cela pourrait permettre à l’avenir de guérir des lésions nerveuses.
Les nerfs peuvent être endommagés par des accidents, des inflammations ou du surmenage. Les zones du corps touchées ressentent des picotements désagréables, un engourdissement ou même une paralysie, a indiqué lundi l’ETH Zurich.
Le problème est que les nerfs croissent arbitrairement après une blessure. Ils n’ont ainsi plus la même capacité fonctionnelle qu’auparavant.
Les chercheurs de l’ETH ont effectué une nouvelle approche du problème. Elle a été présentée dans la revue spécialisée «Advanced Materials». Elle pourrait à l’avenir permettre de restaurer les fibres nerveuses de manière ciblée. Les scientifiques ont utilisé la lumière pour dessiner un schéma qui donne aux cellules la direction de leur croissance.
Molécules de signalisation
Le modèle est basé sur des molécules dites de signalisation qui contrôlent les cellules du corps. Les facteurs de croissance des nerfs déterminent où les fibres nerveuses doivent se développer.
Les chercheurs de l’équipe de Marcy Zenobi-Wong, professeure de technologie tissulaire et de biofabrication de l’ETH Zurich, ont tiré parti de cette propriété. Ils ont encapsulé des cellules vivantes dans un hydrogel et ont utilisé un laser pour dessiner un modèle tridimensionnel de croissance des nerfs.
«A l’endroit exact où la lumière est dirigée, une réaction chimique est déclenchée qui ancre le facteur de croissance des nerfs dans l’hydrogel», explique le premier auteur, Nicolas Broguiere.
Précision d’un millième de millimètre
Les chercheurs ont ainsi réussi à redessiner des molécules de signal tridimensionnel avec une précision d’un millième de millimètre, c’est-à-dire une seule fibre nerveuse. Ils ont ensuite pu observer au microscope comment les neurones suivaient les schémas qu’ils avaient dessinés.
«Je ne veux pas donner l’impression que nous serons bientôt prêts à traiter les patients avec notre approche», déclare Marcy Zenobi-Wong. «Mais à l’avenir, un développement plus poussé de notre approche pourrait peut-être aider à montrer aux cellules nerveuses le bon chemin afin que les nerfs blessés guérissent mieux».