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Médecine: la pénurie de spécialistes guette

Selon les statistiques en 2019, le nombre de médecins spécialisés en Suisse est relativement stable. Une situation qui pourrait s’avérer être problématique avec le vieillissement de la population helvétique.

25 mars 2020, 19:16
En 2019, 37'882 médecins ont travaillé en Suisse. (Keystone archive)

Alors que la population vieillit, le nombre de médecins spécialisés en Suisse est en passe de stagner. «La main-d’œuvre pourrait encore se raréfier», selon les statistiques médicales 2019.

L’année dernière, 37’882 médecins ont travaillé en Suisse. C’est 357 ou 1% de plus que l’année précédente. La tendance à une croissance toujours plus faible se dessine: en 2015, le nombre de médecins a augmenté de 977, après quoi il a régulièrement diminué pour atteindre 625 en 2018.

La Suisse dépendante de l’étranger

La Suisse est ainsi fortement dépendante de spécialistes étrangers. Ils représentent plus d’un tiers ou 36,3% de cette branche, en hausse de 0,9%. L’Allemagne fournit de loin la plus grande proportion de mercenaires médicaux, soit plus de la moitié, avec 7347 médecins.

L’Italie est le deuxième pays de provenance avec près de 10%. Viennent ensuite les médecins français, en hausse de 3 à 6,9% tandis que leurs collègues autrichiens suivent le chemin inverse, de 11 à 6%.

Les médecins vieillissent aussi

L’augmentation plus faible du nombre de professionnels de la santé suisses ne peut pas être compensée par des médecins venant d’autres pays, estime le vice-président de la FMH, Christoph Bosshard, dans le «Bulletin des médecins suisses»: les pays voisins en ont besoin eux-mêmes.

«Je crains qu’à l’avenir, il devienne de plus en plus difficile d’avoir suffisamment de travailleurs qualifiés dans notre pays», déclare Christoph Bosshard. La pyramide des âges dans cette profession n’est pas rassurante: un tiers des médecins travaillant en cabinet ont 60 ans ou plus; dans le secteur hospitalier, c’est 10%. Le développement du travail à temps partiel assèche aussi le bassin de médecins disponibles.

L’heure des femmes est encore à venir

La proportion de femmes a augmenté d’environ quatre points de pourcentage et est désormais de 46%. Les femmes médecins sont les plus nombreuses dans les secteurs comme la gynécologie, la pédiatrie et la psychiatrie pour les enfants et les adolescents. Partout ailleurs, les hommes sont plus nombreux, en particulier dans les disciplines chirurgicales, où ils sont quatre fois plus que leurs collègues féminines.

Les femmes sont motivées à choisir la médecine: en 2019, il y avait 3169 étudiantes contre 1786 camarades au niveau du bachelor en médecine humaine; une fois en master, les niveaux s’équilibrent avec 1956 femmes et 1366 hommes.

La densité de médecins en équivalent plein-temps en Suisse est de 3,9 pour 1000 habitants, soit 0,1% de plus que l’année précédente. Ce chiffre est légèrement supérieur à la moyenne de l’OCDE de 3,6 médecins pour 1000 habitants, mais inférieur à celui de l’Allemagne avec 4,2 et de l’Autriche avec 5,1. Avec 4 médecins pour 1000 habitants, l’Italie a à peu près la même densité que la Suisse, la France, avec 3,1, est en dessous.

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