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Les femmes se mettent à table

Installé dans le Haut-Valais depuis huit ans, le projet Femmes-Tische proposera bientôt un programme bas-valaisan.

14 déc. 2016, 23:42
/ Màj. le 15 déc. 2016 à 00:01
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Femmes-Tische est un programme national de prévention en matière de santé, d’éducation et d’intégration, qui a fêté ses 20 ans cette année. Il propose de réunir en petits groupes de discussion des femmes issues principalement du contexte migratoire. «Ce projet créé par des professionnels de l’intégration est maintenant implanté dans vingt-six régions de Suisse, explique Viviane Fenter, responsable de l’antenne Femmes-Tische Suisse romande. L’organisme régional cherche dans les communautés des personnes pour animer ces groupes de discussion, puis forme ces futures animatrices et leur donne les outils nécessaires au bon déroulement des discussions et à la compréhension des thèmes abordés. Puis c’est aux animatrices de chercher des participantes susceptibles d’être intéressées par les sujets traités.» Dès février prochain, un programme couvrant le Valais romand sera lancé par Promotion Santé Valais.

Approche pluriculturelle

Le projet s’inscrit dans une démarche participative où chacune est invitée à s’exprimer sur les thèmes proposés. Les femmes peuvent ainsi obtenir des informations dans leur langue maternelle, sur divers sujets et dans un climat convivial. «Le choix des thèmes se fait selon les besoins observés et les priorités du programme. Les thèmes touchent aussi bien à la santé de manière très directe (santé des jeunes enfants, des femmes, prévention du tabagisme et de la consommation d’alcool, santé mentale, alimentation et mouvement, etc.) qu’à des questions plus larges comme l’adolescence, les médias numériques, les relations avec l’école, l’assurance maladie ou le budget.»

Dans le contexte migratoire actuel, un tel projet permet également aux femmes de développer leur réseau social, les participantes originaires de divers points du globe étant souvent isolées: «Une des forces de ce programme, c’est qu’il se développe selon la réalité des communautés de chaque région», explique Viviane Fenter. Jasmin Cina, responsable du programme haut-valaisan, le confirme: «Actuellement, nous avons des participantes tibétaines, bulgares, anglaises, slovènes, érythréennes, péruviennes, égyptiennes, iraquiennes et mexicaines.» Pour surmonter les frontières linguistiques et culturelles, les animatrices travaillent avec du matériel principalement photographique et cherchent constamment à développer des supports adéquats.

Chez moi ou chez toi

Les thématiques abordées sont ainsi spécifiques aux besoins des groupes touchés. Le cadre où se tiennent ces discussions est aussi particulier, puisqu’il peut être «privé ou institutionnel». Un avantage certain, comme nous l’explique Jasmin Cina: «Lorsqu’une table ronde se déroule dans un lieu privé, cela signifie qu’une des participantes accepte de jouer le rôle d’hôtesse en invitant chez elle des femmes de son entourage susceptibles d’être intéressées par la rencontre. Elles peuvent échanger des informations directement dans leur langue maternelle. Si la table ronde est organisée en collaboration avec une institution, comme une maison de quartier ou un centre associatif, l’invitation se fait oralement ou par le biais de flyers.»

Un déroulement convivial

Concrètement, comment s’organise une rencontre? Jasmin Cina nous explique que «l’animatrice introduit la discussion sur le thème choisi par un photolangage, un court film ou un autre support qui permette d’amorcer les échanges entre les participantes. Le matériel utilisé, testé et validé par Femmes-Tische, est généralement mis à disposition dans la langue des participantes. Suit une longue phase de discussion menée par l’animatrice, dans la langue maternelle des femmes présentes.» Les participantes reçoivent des documents informatifs traduits qui leur permettent d’approfondir certains aspects. Les animatrices connaissent quant à elles les services sociaux, pédagogiques, médicaux ou juridiques de la région et peuvent, au besoin, en informer les participantes. «En fin de table ronde, elles bavardent librement et font plus ample connaissance pendant que l’hôtesse du jour offre quelque chose à boire. La prochaine rencontre peut être fixée à ce moment-là. Nous privilégions d’ailleurs une participation répétée.»

Une prestation ouverte à toutes (et bientôt à tous)

Pour y participer, aucune condition préalable n’est requise: «Chaque femme intéressée à échanger dans sa langue maternelle avec d’autres femmes de même culture sur un thème proposé est la bienvenue. Il est même possible d’amener ses enfants», explique Jasmin Cina. Dans le Valais romand, on peut s’adresser à Promotion Santé Valais, auprès de la responsable du projet, Aude Monnat. A noter que ces messieurs ne seront pas en reste puisque depuis deux ans, l’organisation tend à s’ouvrir aux hommes également: «Nous sommes conscients que les questions d’éducation et de santé passent aussi par les pères. C’est donc un axe que notre association souhaite développer pour les années à venir», explique Viviane Fenter.

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