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Cannabis: pas de preuve d’efficacité contre les troubles mentaux

Selon une étude publiée lundi par des chercheurs australiens, le cannabis ne soulagerait pas les personnes atteintes de troubles mentaux. Les chercheurs ont passé en revue 83 études différentes pour arriver à cette conclusion.

29 oct. 2019, 07:37
Le cannabis est autorisé à usage thérapeutique dans une trentaine de pays dans le monde. (illustration).

Le cannabis et ses dérivés ne soulagent pas les personnes atteintes de certaines maladies mentales comme la dépression ou la psychose, conclut une étude publiée lundi. Les preuves suggérant qu’il peut améliorer l’état des patients sont «limitées» et «insuffisantes».

Pour aboutir à cette conclusion, des chercheurs australiens ont passé au crible 83 études sur l’usage du cannabis ou de ses substances actives, le tétrahydrocannabinol (THC) et le cannabidiol (CBD), chez des patients atteints de six troubles psychiatriques: dépression, trouble anxieux, trouble de déficit de l’attention ou hyperactivité (TDAH), syndrome de La Tourette, syndrome de stress post-traumatique et psychose.

Quelques études montrent «une petite amélioration des symptômes d’anxiété» avec le THC chez des patients souffrant d’un autre problème de santé, comme une douleur chronique ou la sclérose en plaques, mais sans que l’on puisse déterminer si l’effet n’est pas lié à une amélioration de la maladie elle-même, selon l’article, publié dans la revue médicale britannique The Lancet Psychiatry.

Risques de dépendance

Une trentaine de pays dans le monde autorisent, à différents niveaux, le cannabis thérapeutique (une vingtaine de pays européens, les Etats-Unis, l’Australie, le Canada, Israël, plusieurs pays d’Amérique latine). Selon l’étude, les troubles mentaux sont l’une des raisons les plus fréquentes de cet usage, après les douleurs chroniques non cancéreuses.

«L’un des aspects les plus frappants» avec cette vague de légalisation des cannabinoïdes pour des usages médicinaux, «c’est que, dans de nombreux cas, cela se passe en dehors des autorités de régulation habituellement chargées de contrôler le développement des médicaments», souligne Louisa Degenhardt, auteure principale de l’étude, interrogée par l’AFP.

Dans le même temps, les risques liés à la consommation de cannabis sont eux avérés, ajoute-t-elle, citant les risques de dépendance, ceux liés à la conduite sous l’emprise de ces substances et «des données montrant que les personnes consommant régulièrement du cannabis ont davantage de risques de développer une dépression ou des symptômes psychotiques».

Les auteurs pointent le besoin de mener davantage d’études de qualité sur le sujet, notamment sur un plus grand nombre de patients, en les suivant plus longtemps et en comparant les effets avec un groupe recevant un placebo. D’ici là, «on ne peut pas élaborer de recommandations médicales concernant leur usage dans les troubles mentaux», estime la Pr Degenhardt.

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