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Livre: Le personnage de J.M. Erre dans le couloir

L’auteur de pastiches J.M. Erre écrit «Le bonheur est au fond du couloir à gauche», ou la quête du bonheur de Michel H., dépressif chronique et lecteur de Michel Houellebecq. Hilarant.

25 janv. 2021, 20:00
J.M. Erre: "J’aime l’ironie et le sens du burlesque qu’on rencontre au détour des romans de Michel Houellebecq.".

Bérénice a quitté Michel, grand consommateur de somnifères et autres molécules destinées au bien-être. Mais il peine à accepter l’abandon de l’amour de sa vie depuis trois semaines et cherche un remède. Se trouve-t-il dans les livres que Bérénice lui a généreusement laissés? Parviendra-t-il à l’état de félicité en appliquant les recettes de rangement d’une célèbre Japonaise? Réponse dans ce roman tragicomique qui épingle avec humour de nombreux paradoxes de notre époque. 

Qu’est-ce qui vous a motivé à écrire ce livre?

L’idée de départ est venue des études qui montrent que l’indice du bonheur chez l’être humain occidental est inférieur à celui de peuples vivant dans des pays qui connaissent la misère et la violence. C’est chez nous qu’il y a le plus de dépressions, le plus de consommation d’anxiolytiques, le plus de suicides. C’est un paradoxe vertigineux que j’ai eu envie d’explorer à travers les livres qui prétendent nous vendre des recettes pour atteindre le bonheur. Que se passe-t-il si on applique vraiment ces modes d’emploi?

Etes-vous un lecteur de traités de développement personnel?

Je le suis devenu pour préparer ce livre. Mon plaisir, pour chacun de mes romans, c’est de me plonger dans un univers et de l’explorer à travers de nombreuses lectures pour en comprendre les codes, pour en repérer les mécanismes. J’ai fait ça avec Sherlock Holmes dans «Le Mystère Sherlock», avec la science-fiction dans «Le Grand n’importe quoi», ou encore avec le cinéma bis dans «Série Z». Le temps des traités de développement personnel était venu, ils offrent de nombreuses occasions de rire!

Lisez-vous plutôt Michel Houellebecq?

J’aime l’ironie et le sens du burlesque qu’on rencontre au détour des romans de Michel Houellebecq. J’aime l’idée que l’humour puisse être le sommet de l’état de désespoir. Et j’aime le personnage Houellebecq qu’il a créé dans la «vraie vie» – sa façon de s’habiller, de se coiffer, de fumer – et qui le rend irrésistible dans les films de Delépine et Kervern ou de Guillaume Nicloux.

Peut-on rire de tout?

Oui, on peut rire de tout, sauf de moi (parce que de moi, c’est pas drôle).

Qu’est-ce qui était important pour vous dans l’écriture de ce livre?

L’important, comme pour tous mes livres, c’est d’abord que je prenne du plaisir. Dans mon cas, l’écriture n’a de sens que si c’est une expérience joyeuse et ludique, avec l’espoir d’entraîner le lecteur sur mon terrain de jeu et de lui transmettre mon plaisir. 
Je voulais aussi m’essayer à un style de narration nouveau pour moi, le monologue intérieur. Entrer dans la conscience d’un personnage qui souffre de dépression et dont le regard sur le monde est perturbé par ses angoisses et ses médicaments. Puis, à travers lui, parler de nous tous et de notre société dysfonctionnelle. 

Quelle question auriez-vous souhaité qu’on vous pose?

«Cher Maître, par quel miracle le Ciel vous a-t-il octroyé autant de talents?» Personne ne songe à me la poser, je ne m’explique pas pourquoi.

Vous êtes enseignant dans un lycée. Y a-t-il un lien entre l’écriture et l’enseignement?

Il y a une différence fondamentale dans le rapport aux autres: l’enseignant est dans l’interaction permanente avec ses élèves, dans le contact et l’échange, alors que l’écrivain vit une expérience de solitude, face à son monde intérieur. Les deux activités se complètent parfaitement et forment pour moi le parfait équilibre. Il y a cependant un lien très fort entre l’écriture et la matière que j’enseigne: la littérature.

Etes-vous parfois sérieux quand vous écrivez?

Toujours. S’amuser est la seule activité vraiment sérieuse sur cette terre, non?

 

Infos pratiques

«Le bonheur est au fond du couloir à gauche»
J. M. Erre, Edition Buchet-Chastel, 192 pages

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