Ah, si elle avait pu choisir. Elle aurait jeté son dévolu sur une voix rauque, cassée, éraillée, à l'image de certaines femmes italiennes.
Mais elle n’a rien pu faire.
La loi de la nature - la faute à une corde vocale déplacée - lui a même imposé une voix à l’opposé de ses vœux: un timbre enfantin. Et Corinne a reçu en héritage cette fameuse voix de Lolita, surnom qui a d’ailleurs fait sa célébrité sur Couleur 3.
Corinne devra «faire avec», toute sa vie. «C'est comme ça», dit-elle en esquissant un sourire un peu triste. Assise dans un fauteuil moelleux du bâtiment de la RSR à Lausanne, Corinne-Lolita accepte de se dévoiler un brin. Un brin seulement. Car, après vingt-cinq ans de carrière, l'animatrice est encore peu sûre d'elle. En face, naît une irrésistible envie de lui crier qu'elle n'est pas qu'une voix. Loin de là.
Difficile pourtant de...