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L'acteur suisse Bruno Ganz est décédé à Zurich

L'acteur Bruno Ganz, décédé samedi à 77 ans, restera dans l'histoire du cinéma mondial comme l'acteur du rôle d'Hitler dans le film "La Chute". Alain Berset salue le comédien: "Il ne jouait pas ses rôles, il les incarnait."

16 févr. 2019, 11:30
L'acteur suisse Bruno Ganz est décédé ce samedi à Zurich.

Bruno Ganz, âgé de 77 ans, est décédé d'un cancer chez lui à Zurich, a indiqué sa manager. "Il est mort aux premières heures du matin, entouré de sa famille". Jusqu'à la fin, Bruno a travaillé à ses projets avec plaisir et intensité", a-t-elle souligné.

L'acteur a joué dans de nombreux films et productions théâtrales. Sa notoriété a grimpé d'un cran quand il a incarné Adolf Hitler dans "La chute", un film, nommé aux Oscars et sorti en 2004, qui relate les derniers jours du dictateur nazi.

Revenant sur ce film, Bruno Ganz avait déclaré qu'il devait après chaque jour de tournage, "construire un mur ou un rideau de fer" dans sa tête. "Je ne voulais pas passer mes soirées à l'hôtel avec M. Hitler à mon côté".

 

 

La mauvaise nouvelle est tombée l'été dernier pour Bruno Ganz. Les médecins ont décelé un cancer de l'intestin. Il aurait dû jouer le rôle de l'orateur dans l'opéra de Mozart "La Flûte enchantée" au Festival de Salzbourg. Mais cela n'a pas été possible: Klaus Maria Brandauer a dû le remplacer.

"Les ailes du désir"

Le Zurichois est un des plus importants acteurs de langue allemande. Maintes fois primé, il s'est fait connaître du grand public dès le milieu des années 1970 en interprétant plusieurs rôles au cinéma, notamment dans "L'Ami américain" et "Les Ailes du désir" de Wim Wenders.

En Suisse, Bruno Ganz a été récompensé en 2017 du Quartz du meilleur acteur pour son incarnation d'Arthur Bloch dans "Un Juif pour l'exemple", de Jacob Berger, d'après le roman éponyme de Jacques Chessex. Il a aussi reçu à cette occasion le Prix d'honneur pour l'ensemble de son oeuvre.

En 2015, il a incarné le grand-père de l’héroïne suisse dans "Heidi", réalisé par Alain Gsponers.

 

 

La dernière fois qu’il a foulé les planches remonte à 2012.

Il a continué à jouer devant la caméra. La dernière fois, c’était pour le film de Lars von Triers "The House That Jack Built" (2018)

Prestations exceptionnelles

En 1991, il joue dans "Sázka - Die Wette" de Martin Walz, aux côtés d'Otto Šimánek. Il remporte en 2010 le European Film Academy Lifetime Achievement Award. Prisé du grand public aussi bien sur le plan international que national, Bruno Ganz a joué dans plusieurs films récompensés par le Prix du cinéma suisse.

En 2000, il a tourné avec Silvio Soldini "Pane e tulipani", pour lequel il obtient l'année d'après le Prix du cinéma suisse pour la meilleure interprétation masculine. En 2006, il joue dans "Vitus" de Fredi M. Murer, désigné meilleur film de fiction au Prix du cinéma suisse 2007.

 

 

On l'a aussi vu dans La Provinciale" de Claude Goretta (1980) et "Dans la ville blanche" (1983) d'Alain Tanner. Bruno Ganz, qui a arrêté de boire à l'âge de 60 ans, aimait son parcours, mais regrette ses excès avec l'alcool. "Je suis heureux que les personnes proches de moi ne devaient plus être confrontées à l'ivrogne Bruno Ganz."

Né en 1941 dans une famille ouvrière d'un père suisse et d'une mère italienne, Bruno Ganz avait décidé de quitter l'école très tôt pour devenir acteur. Enchaînant les petits boulots de vendeur en librairie et d'ambulancier pour survivre, il était parti tenter sa chance en Allemagne au début des années 1960.

Alain Berset: «Bruno Ganz était humain, même dans le rôle du méchant»

Les réactions sont nombreuses après l'annonce du décès de Bruno Ganz samedi. "La scène et le cinéma perdent l'un des grands acteurs suisses", a réagit Alain Berset. "Il ne jouait pas un rôle, il le vivait." Lors de sa rencontre avec l'acteur, il a appris à connaître un personnage fantastique, qui a vécu une vie pleine avec tous ses risques et ses chances. "La cohésion de notre société le préoccupait."

 

 

Le maire de Berlin, Michael Müller (SPD) est également touché par la disparition de l'acteur. "La mort de Bruno Ganz est une grande perte pour le monde du théâtre et du cinéma germanophone." Il souligne également son engagement politique. "Bruno Ganz nous manquera, nous sommes en pensée avec sa famille et nous pleurons un grand acteur."

Le directeur du festival du film de Berlin, Dieter Kosslick, se rappelle d'une "collaboration extraordinaire". "J'ai le sentiment que rien ne se placera sur son chemin, s'il est en route pour 'Der Himmel über Berlin' (le ciel au-dessus de Berlin, traduction littérale du titre du film de Wim Wenders: Les ailes du désir)", a-t-il dit depuis la Berlinale.

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