Dans «L’énigme de la chambre 622», première surprise, Joël Dicker joue: son personnage s’appelle Joël et connaît un grand succès. Mais le parangon du gendre idéal, entre deux lignes de son nouveau roman, sort sur le balcon pour prendre l’air, et s’allume une cigarette, qui nuit gravement à son image.
L’énigme est un roman dans le roman, où le personnage du romancier est, faut-il le répéter trois fois, séduit par un personnage féminin qui n’a d’autre vocation que de pousser l’auteur à enquêter sur la chambre 622. Cette mise en abyme a l’avantage d’expliciter au cours d’un dialogue entre ces deux personnages que le travail du romancier est de créer «un enjeu là où il n’y en a pas».
Pas d’autre enjeu avoué, donc, dans ce roman, qu’une énigme policière (le colonel Moutarde avec un chandelier?), si ce n’est un hommage sentimental à son éditeur Bernard de Fallois. Joël Dicker...