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La Montheysanne Anne Theurillat expérimente avec sa caméra

La cinéaste de Monthey projette sa dernière création à Martigny. Une proposition inédite calibrée pour une galerie et qui donne à voir un autre cinéma loin des effets de manche.

08 juin 2020, 19:00
La comédienne Raphaëlle Spagnoli (à droite) a retrouvé la caméra d'Anne Theurillat dans «Gestation» projeté dès le 18 juin à Martigny.

Essai filmique. C’est en ces termes qu’Anne Theurillat définit son dernier bébé baptisé «Gestation». Douze mois pour faire naître une création tout sauf conformiste. «J’avais besoin de travailler autrement, en contrepoint», commente la cinéaste de Monthey qui vit entre Paris et le Valais.

Son puîné a fait mouche auprès de la Médiathèque Valais-Martigny qui a décidé de le projeter dès le 18 juin dans son espace L’Objectif dédié à la production audiovisuelle. «C’est un autre regard sur l’industrie du cinéma qui nous est offert, une vision contemporaine, minimaliste, un film sans gros budget», éclaire Sylvie Fournier, collaboratrice scientifique auprès de l’institution.

Du brut sans cash

Caméra amateur au poing, Anne Theurillat a pris le parti de tourner des plans-séquences et de les présenter tels quels, sans montage. «J’ai une appétence pour ce style que j’avais expérimenté pour «Malévoz» sorti en 2017. Il y a une forme d’authenticité, un caractère brut qui me plaît beaucoup.»

Son producteur lui a suggéré de réserver son dernier objet, pas forcément adapté aux grandes salles obscures, aux galeries. L’Objectif est la halte liminaire qui devrait en appeler d’autres, notamment à Paris.

Retrouvailles

«Gestation» est une histoire montheysanne puisque portée également par la comédienne Raphaëlle Spagnoli aujourd’hui établie dans la Ville Lumière, à deux pas de l’appartement de la cinéaste avec laquelle elle avait collaboré en 1998 dans «La Dame de Paris».

«On s’était un peu perdues de vue mais quand on s’est retrouvées par hasard en 2017 et qu’on a su qu’on était de nouveau voisines, comme jadis à Monthey, on a voulu faire un truc ensemble», développe Anne Theurillat séduite par le jeu naturel de la Corso-Suisse.

Ça fait du bien de se lâcher un peu, de faire du cinéma autrement.
Anne Theurillat, cinéaste

Un an de tournage dans l’appartement de l’auteure et réalisatrice, chaque mercredi, entre 2017 et 2018, en parallèle à d’autres projets. Et «Gestation» voyait le jour. «On a pris beaucoup de sérieux à faire un film qui ne se prend pas au sérieux», aime à dire sa génitrice qui a apprécié de lâcher la bride à son inspiration. Sans bourse déliée.

Le pitch est simple: l’artiste à l’œuvre. Notamment une jeune écrivaine valaisanne (Raphaëlle Spagnoli) en résidence à Paris, touchée par le syndrome de la page blanche qui revient consulter sa psy en Valais pour retrouver l’inspiration.

Zapping avec écouteurs

Une succession de dix plans-séquences d’une durée de quelques secondes à une quinzaine de minutes réalisés en une seule prise, sans filet. Des rushs bruts que le visiteur pourra parcourir à sa guise dans l’espace d’exposition encore en cours de montage. Ecouteurs sur les oreilles, il est invité à construire aléatoirement sa trame, guidé par de petites phrases qu’Anne Theurillat a inscrites sur les murs.

«Gestation» dit le temps long, celui que prend le grain de blé pour germer et s’épanouir. Pas du take-away vite fait et vite avalé. «Un film, c’est bien plus qu’un produit, c’est une aventure!» Et elle commence le 18 juin en Octodure.

 

Infos pratiques

«Gestation», fiction d’Anne Theurillat, espace d’exposition L’Objectif, Médiathèque Valais-Martigny. Du 18 juin au 29 août 2020. www.mediatheque.ch

 

 

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