«Hidden»
Condamné en 2010 à six ans de prison et vingt ans d’interdiction de tourner, libéré sous caution et assigné à résidence, Jafar Panahi multiplie les pieds de nez d’une sublime insolence à tous ceux qui voudraient le priver de son statut d’artiste.
Avec «Ceci n’est pas un film» (2011), tourné en cachette chez lui, puis «Taxi Téhéran» (2015), réalisé dans un taxi, le cinéaste iranien a mis au point un dispositif filmique qui lui permet de ruser avec l’interdiction et la surveillance dont il fait l’objet.
Hors-champ vertigineux
Quelques téléphones portables bien placés lui suffisent désormais à créer, depuis son auto faisant office de ministudio ambulant, un hors-champ vertigineux, révélateur de sa condition et de celle des Iranien·nes vivant sous le joug de la république islamique.
Cet immense réalisateur («Le ballon blanc», «Le cercle», «Sang et Or») envoie ensuite clandestinement ses films aux festivals les plus prestigieux, où ils...