Projeté à Cannes vendredi passé, le nouveau film de Paul Verhoeven («Basic Instinct», «Black Book», «Elle») fait de nouveau la part belle à l’une de ces héroïnes dont il a le secret, une femme de tête à même de se jouer du pouvoir patriarcal qui accable ses paires.
C’est Virginie Efira qui, pour reprendre ses propres mots, a eu «le privilège de jouer un personnage d’une complexité extraordinaire». Ce personnage, qui a réellement existé, s’appelle Benedetta Carlini, nonne lesbienne et mystique, née vers 1590 à Pescia en Toscane. Grâce aux minutes de son procès, qui ont été conservées, son histoire nous est connue. Immense cinéaste qui a toujours préféré les questions irrésolues aux discours formatés, Verhoeven s’en empare avec une intelligence aiguë.
Jointe à son hôtel cannois, l’actrice belge évoque d’abord le sentiment qu’elle a éprouvé à la première lecture du scénario: «Je n’en revenais pas, je n’avais jamais lu...