Le durcissement des sanctions américaines contre la Russie, accusée d’avoir manipulé plusieurs élections, élève brutalement le risque politique de faire des affaires avec Moscou. Sulzer a été interdit de commercer en dollars pendant deux jours. Ivan Glasenberg, le président du géant du négoce Glencore, a dû quitter le conseil d’administration de Rusal, géant de l’aluminium, domicilié comme lui à Zoug. Tout comme Josef Ackermann, ancien patron suisse de Deutsche Bank, ce qui accélère sa chute professionnelle.
Le risque va bien au-delà de ces quelques exemples. Depuis la fin de l’URSS, la Suisse s’est imposée comme l’un des principaux centres d’affaires pour Russes, à commencer par les sociétés de négoce de pétrole et d’autres matières premières, grâce à sa réputation de neutralité et de stabilité. Dans quelle mesure pourra-t-elle continuer à maintenir cette position? Spécialiste de la Russie et professeur émérite à l’Institut des hautes études internationales et du développement...