Devant la spectaculaire construction de l’«archistar» tessinoise Mario Botta, des banderoles de tissu blanc de quelques mètres sont accrochées un peu partout. «Sauvons le casino», «Redonnez-nous nos emplois», «Travail = dignité»... Sur un grand tableau, on peut lire «29 jours = 5,8 millions d’euros». Une estimation des pertes enregistrées depuis la faillite, le 27 juillet, de la maison de jeu de Campione, principal employeur de l’enclave italienne en sol helvétique, face à Lugano.
A deux pas de là, des tentes sous lesquelles les ex-travailleurs se retrouvent pour boire des cafés, s’informer, se réconforter, égrener les heures. Pour les 487 employés du casino et les 86 fonctionnaires communaux qui ont perdu leur emploi avec la débâcle de la maison de jeu – et leurs familles respectives, quelques milliers de personnes en tout –, la situation est dramatique. Fraîchement rasé, le polo bleu parfaitement repassé, sirotant un espresso, Andrea Parolo ne...