L’Europe occidentale avait largement ouvert sa porte, en 2015, à plusieurs centaines de personnes qui ont traversé les Balkans. La longue colonne de réfugiés syriens avait été rejointe par des milliers de migrants d’Asie, du Moyen-Orient et d’Afrique. Cette route est officiellement fermée par un accord scellé, au début 2016, par Bruxelles et la Turquie.
Le flot s’est réduit, mais ne s’est jamais arrêté. Des dizaines de milliers de personnes traversent toujours les Balkans chaque année, malgré la surveillance renforcée des frontières. La clôture que la Hongrie a dressée le long de sa frontière sud, avec la Serbie et la Croatie, a dévié leur chemin vers les montagnes albanaises, monténégrines et bosniennes.
«Le taux de succès de leur passage est d’environ 60%», a récemment déclaré le ministre bosnien de la Sécurité, Selmo Cikotic. Pour Younes Qermoua, 35 ans, ancien militaire de carrière marocain, la Bosnie n’est qu’une étape. Vêtu...